
Emplois en péril : La reprise de l'usine Vencorex par le groupe chinois Wanhua soulève d'énormes inquiétudes
2025-04-10
Auteur: Michel
La récente reprise partielle de l'usine chimique Vencorex, située près de Grenoble, par le groupe chinois Wanhua, a provoqué une onde de choc dans la région et au-delà. Annoncée le 10 avril par le tribunal de commerce de Lyon, cette décision soulève plusieurs enjeux cruciaux, notamment pour la sécurité de l'emploi et la souveraineté industrielle française.
Menaces sur l'emploi : une situation alarmante
Avec environ 300 employés actuellement, Vencorex était déjà en redressement judiciaire depuis septembre, subissant les effets d'une concurrence féroce de la part des acteurs chinois. Le nouveau repreneur prévoit de garder seulement 50 à 60 salariés, mettant en péril des centaines d'emplois directs et indirects. Cela n’est pas sans conséquence sur l'ensemble de la vallée de l'industrie chimique, qui emploie près de 6 000 personnes dans la région.
Des répercussions menaçantes pour l'industrie chimique
L'usine joue un rôle stratégique dans la région, et sa fermeture pourrait déclencher une réaction en chaîne. Par exemple, Arkema, qui dépend des livraisons de Vencorex, envisage de supprimer jusqu'à 150 postes à Jarrie, à proximité. Selon la CGT, la menace sur l'emploi pourrait toucher jusqu'à 5 000 travailleurs au total. Face à cette crise, des appels à une nationalisation temporaire de l'usine ont été émis, mais le gouvernement a rejeté cette solution, arguant que l'entreprise n'était pas économiquement viable.
Un enjeu de souveraineté stratégique pour la France
Au-delà de l'impact sur l'emploi, la reprise de Vencorex soulève des préoccupations quant à la souveraineté française. Le sel produit par Vencorex est crucial pour la fabrication de missiles de dissuasion nucléaire et pour des projets spatiaux comme Ariane 6. Bien que le ministre de l'Industrie ait minimisé les risques de souveraineté, la fragilité de cette chaîne d'approvisionnement est alarmante.
Wanhua : un acteur à controverse dans une situation complexe
Le choix du tribunal de commerce de Lyon a donc porté sur Wanhua, un concurrent direct de Vencorex, qui s'est engagé à investir 10 millions d'euros dans l'entreprise tout en maintenant un effectif réduit. Une autre proposition, émanant de salariés soutenus par un entrepreneur local, visait à préserver la majorité des emplois pour former une coopérative, mais a été jugée irrecevable.
Ce tournant dans le dossier de Vencorex met non seulement en lumière la lutte pour la préservation des emplois, mais soulève également des questions essentielles sur l'avenir industriel de la France et sa capacité à maintenir ses compétences clés face à la globalisation.