Le président de la République, Emmanuel Macron, a fait une annonce significative le mardi 18 mars, lors de sa visite à la base aérienne de Luxeuil-Saint-Sauveur, également connue sous le nom de « BA 116 », située en Haute-Saône. Cette unité militaire, qui n'était plus qu'à l'état de transformation et se concentrait essentiellement sur des missions de surveillance aérienne, va reprendre sa vocation nucléaire à partir de 2035. Elle deviendra ainsi la quatrième base aérienne nucléaire (BAVN) de l'armée française, rejoignant les installations de Saint-Dizier (Haute-Marne), d'Istres (Bouches-du-Rhône), et d'Avord (Cher).

Le projet de réactivation de cette base n'est pas un coup d'essai et avait commencé à prendre forme depuis plusieurs années. En juin 2024, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, avait déjà esquissé certains éléments du projet dans un courrier destiné au président de la commission des affaires étrangères du Sénat, Cédric Perrin. Cette décision intervient dans un contexte particulièrement pertinent, alors que l'Europe redéfinit son approche en matière de défense et de sécurité nucléaire, accentuée par les tensions géopolitiques actuelles et le besoin d'une France forte dans le domaine militaire.

Cette annonce de Macron, au-delà de la simple réactivation d'une base, est un message clair de la volonté de la France de maintenir sa position stratégique sur la scène internationale. Selon des experts en défense, cela pourrait également marquer un tournant dans la dissuasion nucléaire européenne, alors que le débat sur le rôle du parapluie nucléaire français s'intensifie dans le contexte des menaces globales.