
Deepfakes pornographiques : comment se protéger de ces fausses vidéos ?
2025-03-23
Auteur: Léa
Vous avez certainement entendu parler des deepfakes, ces vidéos incroyablement réalistes où le visage d'une personne est remplacé par celui d'une autre grâce à l'intelligence artificielle. Ces contenus, qui circulent de plus en plus sur les réseaux sociaux, représentent un vrai danger. En effet, des escrocs détournent les visages de célébrités telles que Kylian Mbappé, Élise Lucet ou Alain Delon pour promouvoir des arnaques financières, mais la réalité est encore plus troublante.
Saviez-vous que 96 % des deepfakes produits à travers le monde sont des montages pornographiques, visant principalement les femmes, qu'elles soient célèbres ou anonymes ? Aujourd'hui, créer et diffuser ce type de contenu devient presque enfantin. En utilisant des outils d'intelligence artificielle, il suffit souvent d'une ou deux photos – souvent volées – pour générer des vidéos dégradantes qui peuvent détruire la réputation d'une personne.
Le phénomène de deepfakes s'est structuré en des communautés en ligne où ces contenus sont échangés, ce qui constitue une nouvelle forme de cyberviolence. Des personnalités comme Taylor Swift et d'autres influenceuses ont récemment été ciblées. Ce problème ne touche pas seulement les adultes ; des collégiennes en France ont vu leur image utilisée dans des deepfakes sexuels, provoquant une vague de traumatismes. En 2022, un rapport a révélé une multiplication par deux des signalements concernant ces pratiques, notamment auprès des plus jeunes.
Les deepfakes sont souvent utilisés dans des cas de revenge porn et de sextorsion, entraînant des conséquences désastreuses pour les victimes : humiliation, dépression, isolement et perte de confiance en soi. La détresse psychologique engendrée par la diffusion de ces vidéos est immense, et une fois en ligne, il est presque impossible de récupérer le contrôle sur ces images.
En réponse à cette menace, la loi commence enfin à s'adapter. En France, depuis 2022, la création d'un deepfake pornographique peut mener à trois ans de prison et 75 000 euros d'amende. Cependant, les abus continuent et des discussions se poursuivent pour durcir les sanctions, notamment lorsque les victimes sont des mineurs.
Pour se protéger de ce fléau, il est impératif de réduire la quantité de photos que l'on publie sur les réseaux sociaux et de veiller à paramétrer ses comptes pour garder le contrôle sur sa vie privée. Les parents doivent également sensibiliser leurs enfants à ces risques.
En cas de confrontation avec un deepfake, il est crucial d'agir rapidement en signalant le contenu aux plateformes concernées et en gardant des preuves pour la police. N'hésitez pas à porter plainte, même si le processus peut être long et difficile. Des associations comme Stop Fisha et Point de Contact offrent une aide précieuse, avec des outils pour faciliter la suppression de ces contenus indésirés.
Face à cette nouvelle réalité, il est essentiel d'en parler et de s'éduquer pour mieux protéger nos droits et notre dignité dans un monde digital en constante évolution.