Le département du Trésor américain a révélé, le 30 décembre, avoir été la cible d’une cyberattaque au début du mois, comme le rapporte un courrier consulté par l'Agence France-Presse. Fort heureusement, cette intrusion n'aurait pas compromis des données classifiées.

L'attaque aurait touché plusieurs postes de travail au sein du ministère, en exploitant un logiciel tiers, BeyondTrust. Selon les informations disponibles, les Américains pensent que cette cyberattaque proviendrait d’un groupe de hackers soutenu financièrement par la Chine. En réponse, la Chine a vivement réagi en qualifiant ces accusations d’« infondées ». Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous avons déjà condamné ces accusations sans preuves à plusieurs reprises. »

Suite à l'alerte du fournisseur de services, le département du Trésor a aussitôt contacté l’Agence pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures, collaborant également avec les forces de l’ordre pour évaluer les conséquences de cette intrusion. Un porte-parole a précisé que le logiciel compromis avait été retiré et que les systèmes internes du Trésor semblaient à nouveau sécurisés.

Cette intrusion cybernétique est qualifiée de «grave incident de sécurité informatique» par le ministère, justifiant l’information des élus dans son courrier. De plus, le département prévoit de fournir des informations complémentaires dans les 30 jours suivant l’incident, conformément à une loi de 2014 sur la sécurité informatique des systèmes gouvernementaux.

La difficulté d'attribuer les cyberattaques provient, en grande partie, des techniques sophistiquées utilisées par les hackers pour masquer leur identité, rendant les accusations particulièrement sensibles sur le plan politique.

Cette attaque n'est pas un incident isolé. En mars dernier, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient déjà pointé du doigt des hackers chinois pour une série d’attaques contre des institutions publiques. Pékin avait de nouveau rejeté ces accusations, les qualifiant de «totales calomnies». Avec les tensions croissantes entre les deux nations et les préoccupations mondiales croissantes autour de la cybersécurité, cet incident pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations diplomatiques entre Washington et Beijing.

Cette affaire soulève également des questions sur la préparation et la résilience des infrastructures américaines face à ce type de menaces, surtout à un moment où les cyberattaques deviennent de plus en plus fréquentes et sophistiquées.