"Elle a vécu des moments difficiles": "Hollywoo", la comédie américaine de Florence Foresti
2024-12-23
Auteur: Michel
Dans les coulisses des comédies françaises - Cet hiver, nous vous dévoilons les secrets de films comiques cultes et insolites. Aujourd'hui, parlons de "Hollywoo".
On a souvent tendance à sous-estimer le potentiel érotique des comédies françaises. En avril 2024, la jeune Sofia a avoué dans le Monde qu'elle se masturbait parfois en pensant à "Hollywoo". Une anecdote étonnante pour cette comédie à succès de 2011, où Florence Foresti et Jamel Debbouze vivent des aventures excentriques à Hollywood.
Frédéric Berthe, le réalisateur, ne peut s'empêcher de rire en entendant ce témoignage. "C'est sûr que c'est surprenant! Je serais curieux de savoir sur quelle scène cela s'est passé!" vie s'exclamant.
Le projet de "Hollywoo" débute avec le désir de Florence Foresti de rendre hommage aux comédiens de doublage. "Il y avait un vrai fond dans le film, ce n'était pas seulement une suite de sketches," souligne Frédéric Berthe.
L'intrigue est simple mais efficace : lorsque l'icône américaine Jennifer Marshall décide de prendre sa retraite, sa doubleuse française, Jeanne (Foresti), se rend à Hollywood pour la convaincre de changer d'avis. Elle y croise Farrès (Debbouze), son allié dans cette quête.
D'autres personnalités comme Jennifer Aniston étaient initialement envisagées pour le rôle de Jennifer Marshall, mais les démarches n'ont pas abouti. "On a même tenté de la contacter, mais ce fut un échec," admet Berthe.
Florence Foresti, en collaboration avec le producteur Cyril Colbeau-Justin, s'emploie à donner vie à ce projet. L'écriture d'une première version réussie du scénario par Pascal Serieis précède une réécriture nécessaire lorsque Manu Payet abandonne le projet. Jamel Debbouze, soudainement engagé, doit adapter le rôle à sa personnalité, modifiant ainsi la dynamique originale du personnage.
Le tournage à Los Angeles, commencé au cours de l'été 2010, n'était pas sans ses défis, notamment en termes de préparation et de visas. "On a identifié les lieux en trois semaines puis on a couru après les visas qui tardaient à arriver," se souvient Berthe.
Les co-réalisateurs, Berthe et Seiries, parviennent à établir une bonne collaboration malgré le stress et les ajustements. Cependant, des imprévus, comme l'improvisation de Debbouze, entraînent des complications financières sur le plateau.
Au niveau personnel, Foresti fait face à une pression intense après ses deux films précédents qui ont connu l'échec. Cette enceinte de tournage est empreinte de tensions, mais entourée de soutien, notamment de la part de Debbouze.
Un jour, au comble du stress, Foresti reste dans sa loge, incapable de sortir pour tourner une scène décisive. Cette journée témoigne des luttes internes qu'elle subit – une réalité que l'équipe ressent. "On était malheureux pour elle," confie-t-il.
Finalement, "Hollywoo" sort le 7 décembre 2011, accueillie par une presse partagée. Les critiques s'avèrent généralement positives, tandis que le public lui réserve un succès retentissant avec 2,3 millions d'entrées. Malheureusement, peu après sa sortie, l'équipe se voit confrontée à des accusations de plagiat émanant de la scénariste Dodine Herry-Grimaldi.
Florence Foresti, dans un communiqué, défend son intégrité et son processus créatif. La controverse ne ternit pas l'image du film qui reste ancré dans le cœur des spectateurs avec ses moments d'humour et d'émotion. Ainsi, "Hollywoo" s'affirme non seulement comme une œuvre comique, mais aussi comme un reflet des défis du processus créatif derrière le cinéma français.