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"Elle a échappé à l'horreur": Alice Loksha, l'infirmière de l'Unicef, retrouve enfin la liberté après six ans d'angoisse

2024-11-16

Auteur: Emma

Alice Loksha, une infirmière travaillant pour l'Unicef, a été kidnappée en mars 2018 au Nigeria, lors d'une attaque brutale de jihadistes. Deux sages-femmes avec qui elle partageait sa mission ont tragiquement perdu la vie, exécutées après plusieurs mois de détention par le groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP). Son évasion, survenue le 24 octobre, a été un moment d'espoir non seulement pour elle, mais aussi pour toutes les personnes touchées par cette crise humanitaire dévastatrice.

Après avoir été enlevée, Alice n'a pas seulement subi la terreur quotidienne, elle a aussi été contrainte à deux mariages avec des combattants, ce qui a ajouté une couche de souffrance à son ordeal. Le Général Kenneth Chigbu a révélé que son premier époux, un chef terroriste nommé Abu Umar, lui a donné un fils. Suite à la mort de celui-ci en 2022, elle a été obligée d’épouser un autre commandant de l'ISWAP.

Alice Loksha a finalement réussi à s'enfuir et à rejoindre des soldats nigérians cinq jours après sa fuite. Les agences des Nations Unies travaillent maintenant à résoudre la situation délicate qui entoure son retour. Avant son enlèvement, Alice était déjà mariée et avait deux enfants. Son mari a refait sa vie, pensant qu'elle était décédée dans les mains de ses ravisseurs. Ce retour est donc source de tensions et d’inquiétudes quant aux répercussions sociales pour elle et son enfant issu de cette relation forcée.

L'augmentation des enlèvements dans le nord-est du Nigeria est alarmante. D'après des sources, le groupe Boko Haram et l'ISWAP continuent de perpétrer des actes de violence, en enlevant des femmes et des jeunes filles, souvent pour les marier de force. Depuis 2014, la situation s’est détériorée à tel point que le monde entier retient son souffle face aux atrocités commises.

Cette crise est exacerbée par des conditions économiques désastreuses. Le Nigeria, subissant la pire récession depuis trois décennies, voit ses taux d'enlèvement grimper en flèche, atteignant près de 5 000 cas recensés depuis l'arrivée au pouvoir du président Bola Ahmed Tinubu en mai 2023. Ces chiffres ne tiennent pas compte du grand nombre de cas non signalés, laissant supposer que la réalité est probablement bien plus sombre.

La situation en matière de sécurité dans le pays appelle à une attention internationale accrue, alors que des milliers de vies sont brisées par la violence et l'instabilité. Les histoires d'innocents, comme celle d'Alice Loksha, doivent être entendues et prises en compte pour mettre fin à ce cycle de terreur.