
Elisabeth Borne et François Bayrou veulent redonner "le goût d’enseigner" et annoncent une réforme profonde de la formation des enseignants
2025-03-28
Auteur: Julie
Le Premier ministre, Elisabeth Borne, et le président du MoDem, François Bayrou, ont annoncé une réforme ambitieuse de la formation des enseignants, visant à redonner le goût d’enseigner et à répondre à la crise de recrutement qui frappe l'éducation nationale. Lors de leur visite dans une école primaire à Rueil-Malmaison, ils ont souligné l'importance de réformer le système pour attirer davantage de jeunes vers le professorat.
L'une des propositions clé de cette réforme est de rendre le concours d'entrée accessible dès le bac + 3, plutôt qu'au niveau bac + 5 comme c'était le cas précédemment. Cette mesure vise à attraper de nouveaux candidats en leur permettant de débuter leur carrière plus rapidement tout en se formant en alternant théorie et pratique. François Bayrou a exprimé sa préoccupation face à la situation actuelle, notant qu'environ 30 % des élèves n'étaient pas capables d'écrire correctement à l'approche du baccalauréat.
Un premier plan d’actions sera présenté d’ici trois mois, qui réunira des experts, dont l’écrivain Erik Orsenna, pour proposer des solutions concrètes et innovantes. Le gouvernement met également l'accent sur l'importance d'une formation qui inclut des stages pratiques, afin que les futurs enseignants puissent acquérir une expérience sur le terrain avant de prendre leur poste.
La réforme s'inspire également des écoles normales du XXIe siècle, un modèle qui avait fait ses preuves entre 1808 et 1991. L’idée est non seulement de former des pédagogues compétents, mais aussi d'en faire un véritable ascenseur social pour les générations futures.
Au niveau de la rémunération, les futurs enseignants bénéficieront d'une compensation mensuelle attrayante d'environ 1 400 euros nets par mois pendant leur première année de formation, avec un salaire porté à 1 800 euros la deuxième année. Cela pourrait inciter de nombreux étudiants à se tourner vers le professorat, un secteur souvent perçu comme peu attractif en raison de charges de travail élevées et de salaires stagnants.
Cependant, cette réforme suscite des inquiétudes parmi les syndicats de l’enseignement, qui critiquent un manque de concertation avec les acteurs du secteur. Ils estiment que la situation chaotique observée l’an dernier, avec l'échec d'une réforme précédente, aurait dû servir de leçon pour éviter des erreurs similaires.
La question de la baisse potentielle du niveau des enseignants revient souvent dans les débats. Certains craignent qu’une simplification des conditions d’entrée n’affaiblisse la qualité de l’enseignement. Il est donc crucial que les nouveaux contenus de formation soient rigoureux et en adéquation avec les exigences pédagogiques modernes.
Cette réforme pourrait donc s’avérer cruciale non seulement pour attirer de nouveaux talents mais également pour améliorer le niveau d'éducation dans le pays. Alors que la réforme est en cours, l’avenir de l'éducation en France se joue ici!