Le Groenland est en pleine effervescence politique, alors qu'il se prépare à voter lors des élections législatives le mardi 11 mars. Ce scrutin vise à élire les membres de l'Inatsisartut, le Parlement local, qui représente les intérêts de sa population de 57 000 habitants. Dans un contexte où l'ancien président américain Donald Trump a suscité l'intérêt mondial pour ce territoire, la question cruciale de l'indépendance vis-à-vis du Danemark est au cœur des préoccupations.

La campagne électorale a mis en avant des enjeux majeurs tels que la santé, l'éducation et les relations futures avec le Danemark, qui exerce encore des fonctions régaliennes sur l'île, comme la diplomatie et la défense. Dans ce territoire où près de 90% des habitants sont des Inuits, beaucoup expriment un sentiment d'injustice face à des décennies de traitement colonial. Tous les principaux partis politiques soutiennent fermement la quête d'indépendance, mais leurs opinions divergent quant à la temporalité de cette réalisation.

Les résultats de ces élections pourraient avoir des répercussions significatives non seulement pour le Groenland, mais aussi pour les relations internationales. Le président américain Joe Biden a récemment fait référence à l'importance stratégique du Groenland, affirmant devant le Congrès : "Nous avons besoin du Groenland pour notre sécurité nationale, et même internationale. Nous l'obtiendrons, d'une façon ou d'une autre". Cette déclaration a provoqué des rires dans la salle, mais elle n'a pas manqué de susciter des inquiétudes parmi les Groenlandais, qui craignent que leurs aspirations d'autodétermination ne soient compromises par des intérêts étrangers.

Alors que les électeurs se dirigent vers les urnes, le monde regarde : cette élection pourrait bien marquer un tournant décisif dans l'histoire du Groenland et redéfinir les relations avec le Danemark et les États-Unis.