Claudia Sheinbaum, la présidente mexicaine de gauche, a exprimé son optimisme concernant l'éventuelle suppression des droits de douane introduits par l'ancien président américain Donald Trump. S'exprimant devant une immense foule de 350 000 personnes sur la place emblématique de Zocalo à Mexico, le 9 mars, elle a déclaré que le dialogue entre les États-Unis et le Mexique avait porté ses fruits.

Elle a souligné que, bien que les États-Unis aient prévu d'imposer des tarifs douaniers à tous les pays, le Mexique, grâce à son traité de libre-échange avec Washington, ne serait pas affecté. Ce constat est réconfortant pour le gouvernement mexicain, surtout après l'annonce de mesures de rétorsion, incluant des taxes sur les exportations mexicaines, qui avaient été anticipées. Cependant, seulement 48 heures après ces menaces, un accord fut trouvé entre les deux présidents, entraînant une suspension des droits de douane jusqu'au 2 avril.

Claudia Sheinbaum a également noté que près de 80 % de la population soutenait son approche diplomatique, préservant ainsi la souveraineté du Mexique face aux décisions étrangères. Lors de cet événement, des membres de son parti, Morena, ainsi que des gouverneurs de l'opposition, se sont unis dans un rare consensus pour faire face aux défis nationaux.

Donald Trump, de son côté, avait critiqué le Mexique et le Canada pour leur manque d'efforts dans la lutte contre le trafic de fentanyl et l'immigration clandestine. Le Mexique reste le principal partenaire commercial des États-Unis, absorbant plus de 80 % de leurs exportations, ce qui souligne l'importance vitale de la coopération entre les deux nations.

En outre, la présidente Sheinbaum a annoncé une réforme judiciaire majeure : à partir de juin, le Mexique élira ses juges et magistrats, une première mondiale. Cette initiative vise à renforcer l'autonomie du pouvoir judiciaire mais a suscité des critiques de l'opposition et des inquiétudes au sein de la communauté internationale, notamment de l'administration Biden. Une réforme de cette ampleur pourrait transformer le paysage judiciare du pays, bien au-delà des relations commerciales.

Alors que la situation évolue, l'avenir des relations américano-mexicaines demeure incertain. Les enjeux sont plus qu'économiques; ils concernent également la sécurité, la démocratie et les droits humains. La présidente Sheinbaum campe sur une position de dialogue et de solidarité, espérant que la coopération plutôt que la confrontation marquera la route à venir.