Djihadisme : une Françoise condamnée à neuf ans de prison pour avoir rejoint la Syrie
2024-09-28
Auteur: Chloé
Une femme française de 34 ans, Farrah Zerari, a été condamnée à neuf ans de prison par la cour d’assises spécialement composée de Paris pour avoir rejoint à trois reprises une organisation djihadiste en Syrie, via une filière britannique. Cette décision a été annoncée par le Parquet national antiterroriste (PNAT) le samedi 28 septembre.
Farrah Zerari a été jugée pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. Son nom avait été révélé lors d'une enquête administrative en mai 2017. Elle avait été interpellée en janvier 2021, environ deux ans après son retour en France.
Elle est maintenant la vingtième femme condamnée en France depuis 2012 pour avoir rejoint une organisation terroriste. L’avocate générale avait requis onze ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté de deux tiers de la peine.
Le procès, qui s'est déroulé jeudi et vendredi, a permis de retracer son parcours, qui commence dans la région lyonnaise marquée par des conflits familiaux, notamment avec sa mère et le divorce de ses parents. Après avoir déménagé à Londres avec son père, Farrah a commencé à se tourner vers un islam rigoriste à la suite d'une cure de désintoxication.
À partir de 2013, elle a vécu successivement en Turquie, à Dubaï et au Qatar, tout en effectuant trois séjours en Syrie, pendant lesquels elle a eu deux enfants. En 2013, elle a épousé religieusement Choukri Ellekhlifi, un homme qu'elle avait rencontré en ligne, et l’a retrouvé à Atma en Syrie. Ce dernier a été tué peu après leur rencontre. Selon des informations, il avait des liens avec le Front Al-Nosra, un groupe terroriste.
Son deuxième mari, Youssef Hassouni, dont elle est devenue la deuxième épouse après une courte période, est également impliqué dans des activités jihadistes, selon des sources britanniques qui affirment qu'il appartient à l'État islamique (Daech).
Des enquêteurs ont trouvé des preuves montrant que Zerari s'était renseignée sur le rôle des femmes dans le jihad et le concept de martyr. Une vidéo troublante la montrant en niqab et tirant à la kalachnikov a été présentée comme élément de preuve.
Durant le procès, Farrah Zerari a tenté de minimiser son implication en affirmant : « Je n’entendais pas la guerre », tout en admettant qu’elle avait été radicalisée à un moment donné de sa vie, mais sans avoir jamais adhéré pleinement à l’idéologie djihadiste.
Les conséquences de cette affaire soulèvent des questions difficiles sur le retour des combattants et de leurs familles, ainsi que sur la radicalisation des jeunes femmes en France. Les experts s'interrogent sur les mécanismes qui poussent certaines à rejoindre des groupes extrémistes et sur l'impact social de ces décisions. Alors que le pays lutte contre le terrorisme, les réponses judiciaires à ces enjeux deviennent de plus en plus complexes.