Nation

Djihadisme : Une Françoise condamnée à 9 ans de prison pour son engagement en Syrie

2024-09-28

Une femme française de 34 ans, Farrah Zerari, a été condamnée à 9 ans de prison par une cour d'assises spéciale à Paris pour avoir participé à une association de malfaiteurs terroristes en rejoignant à plusieurs reprises des groupes djihadistes en Syrie via une filière britannique. Cette décision a été annoncée par le parquet national antiterroriste (Pnat) samedi.

L'enquête sur Farrah Zerari a débuté en mai 2017, et elle a été arrêtée en janvier 2021, près de deux ans après son retour en France. Son procès s'est déroulé les 26 et 27 septembre derniers, où son parcours a été longuement examiné. Elle a grandi dans la région lyonnaise, dans une atmosphère marquée par des tensions familiales, notamment le divorce de ses parents, et a connu l'isolement après avoir déménagé à Londres avec son père.

Dès l'adolescence, elle s'est tournée vers l'islam rigoriste, notamment après avoir terminé une cure de désintoxication. Entre 2013 et 2021, elle a voyagé en Turquie, à Dubaï, au Qatar et a effectué trois séjours en Syrie, où elle a mis au monde deux enfants.

Sa rencontre avec son premier mari, Choukri Ellekhlifi, s'est faite de manière insolite ; ils se sont mariés religieusement par téléphone avant de se retrouver en Syrie. Peu après leur rencontre, Ellekhlifi, qui était membre du Front al-Nosra, a été tué dans les conflits entre factions djihadistes rivales.

Farrah est devenue la vingtième femme condamnée en France depuis 2012 pour des faits liés au djihadisme. Lors de son procès, elle a montré une attitude ambivalente face à ses choix. Bien qu'elle ait reconnu avoir été radicalisée, elle a insisté sur le fait qu'elle n'avait jamais adhéré à l'idéologie djihadiste, affirmant qu'elle ne s'était pas rendue compte de l'ampleur des violences liées à la guerre.

Les autorités françaises cherchent ainsi à gérer le retour des individus qui ont participé au djihad. Ce type de procès soulève une multitude de questions sur la radicalisation, le recrutement et le rôle des femmes dans les conflits, révélant une réalité complexe et tragique. La réponse judiciaire est à la fois une volonté de justice et une démonstration de la détermination des autorités à lutter contre le terrorisme.