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Didier Lombard et son ancien bras droit condamnés : un scandale qui secoue la France

2025-01-21

Auteur: Michel

La Cour de cassation a rendu son verdict ce mardi 21 janvier, rejetant les appels de Didier Lombard, l'ancien dirigeant de France Télécom (devenu Orange en 2013), et de Louis-Pierre Wenès, son ancien numéro 2. Ce jugement met un point final à leurs condamnations dans le très médiatisé dossier des suicides chez France Télécom.

En 2022, Lombard et Wenès avaient été condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de 15 000 euros chacun. Leur culpabilité a été établie pour leur ‘rôle prééminent’ dans la mise en œuvre d’une politique de réduction d’effectifs ‘jusqu’au-boutiste’ entre 2007 et 2008. Les conséquences de leurs actions ont été désastreuses : 22 000 départs et 10 000 mobilités ont été enregistrés parmi les 120 000 employés de l’entreprise.

Les plans de restructuration, nommés ‘Next’ et ‘Act’, ont été mis en place à une époque où l’entreprise était déjà fortement endettée. Didier Lombard, dans une déclaration glaçante devant ses cadres, avait affirmé : ‘Je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte.’ Ces mots ont résonné comme un écho tragique aux événements ultérieurs.

La mise en œuvre de ces départs ‘à marche forcée’, associée à de ‘méthodes interdites’, a entraîné une ‘dégradation des conditions de travail’ pour des milliers de salariés. Plusieurs d’entre eux ont succombé sous cette pression extrême, et la situation a pris une tournure dramatique suite au suicide de Michel Deparis en juillet 2009, un technicien qui avait accusé France Télécom dans sa lettre de suicide. L'instruction a établi qu'il y avait eu 39 victimes de harcèlement, dont 19 se sont suicidées.

France Télécom est donc devenu un symbole de la souffrance au travail, en France et au-delà. En parallèle, l'entreprise n'a pas contesté l'amende maximale de 75 000 euros infligée dans un jugement marquant, devenant ainsi la première société du CAC 40 à être reconnue coupable d'harcèlement moral institutionnel.

Cette affaire soulève des questions profondes sur la responsabilité des dirigeants d'entreprise et la santé mentale au travail. Plusieurs organisations et syndicats appellent à une réforme des pratiques managériales pour prévenir de telles tragédies à l'avenir. Le combat pour le bien-être au travail n’a jamais été aussi actuel.