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"Des profits exorbitants pour Euro Disney : La Cour des comptes crie au scandale !"

2025-01-13

Auteur: Philippe

Près de quarante ans après son ouverture, Euro Disneyland à Marne-la-Vallée continue de briller en tant que destination phare. Dans un rapport explosif publié le 10 janvier, la Cour des comptes remet en question les énormes profits engrangés par Euro Disney grâce à des arrangements privilégiés avec l'État. Il n'est plus justifiable pour l'État de céder des terrains à Mickey à des prix dérisoires, qui sont ensuite revendus à des promoteurs avec des marges spectaculaires.

Avec la flambée des prix fonciers en Île-de-France, Euro Disney bénéficie toujours d'une valorisation des terrains fixée en 1987, bien loin des réalités économiques actuelles. La chambre régionale des comptes d'Île-de-France souligne que cet avantage, issu d'une convention signée entre l'État et Disney, est obsolète, surtout dans un contexte où le parc a prouvé sa réussite économique incroyable.

Aujourd'hui, Disney possède une option d'achat sur une superficie impressionnante de 2.118 hectares, ce qui lui permet d'acquérir toutes les parcelles à vendre auprès de l'Établissement Public Foncier (EPF) à des conditions très favorables. En pratique, cela signifie lever des terrains au prix de revient de 1987, plus des coûts d'aménagement et un petit bonus de 25% pour les frais de structure.

Des plus-values vertigineuses : jusqu'à 10 fois le prix d'achat !

Ce système a permis à Euro Disney de réaliser des plus-values exceptionnelles en revendiquant ces biens au prix du marché actuel. Selon le rapport, les plus-values varient entre 33% et jusqu'à dix fois le prix d'acquisition, avec une moyenne de trois fois le prix d'achat. Un exemple frappant est la vente d'une parcelle au cabinet de conseil Deloitte en 2019, un terrain d'environ 15 hectares. Le coût d'acquisition pour Euro Disney s'est élevé à 1,63 million d'euros, et la revente a eu lieu le jour même pour la somme incroyable de 17,2 millions d'euros, réalisant ainsi une plus-value de plus de 10.

Un avantage qui ne devrait plus exister

Pour la Cour des comptes, il est temps que cette pratique se termine. Ils estiment que de telles captures de plus-values n'ont plus de justification aujourd'hui, compte tenu de la réussite indiscutable du projet Euro Disney et de l'explosion des prix du foncier en Île-de-France. Les magistrats sont d'ailleurs perplexes face à l'incapacité de l'EPF à évaluer le montant des recettes non perçues.

Jusqu'en 2040, Euro Disney continuera de bénéficier de ces arrangements. La société a récemment convenu de s'impliquer davantage dans le financement d'infrastructures publiques et de gérer des systèmes d'assainissement, mais pas d'établir un bilan financier formel. Face à cette situation, la Cour des comptes demande qu'à partir de 2040, dans le cadre d'un renouvellement de convention avec l'État, Euro Disney et l'EPF soient tenus de produire un rapport détaillé sur les dépenses engagées, les recettes perçues et les avantages obtenus.