En ce début d'année, la grande distribution entame traditionnellement des négociations cruciales avec les industriels et les agriculteurs pour fixer les prix des mois à venir. Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, avait donné pour mission à ses équipes de viser une "déflation", soit une réduction des prix pour le bénéfice des consommateurs.

Cependant, Thierry Cotillard dénonce une situation alarmante : "La baisse des prix n’est pas garantie à cause de certains industriels qualifiés d’irresponsables qui continuent de nous proposer des hausses tarifaires allant de 6 à 8 %, des chiffres totalement déconnectés de la réalité économique actuelle". Selon lui, ces augmentations sont d'autant plus scandaleuses que les coûts de production sont en réalité en baisse : "Les prix de l’énergie, du transport et même du carton diminuent, tout comme ceux des matières premières, tels que le sucre dont le prix a chuté de 10 %".

Il donne l’exemple frappant d'un fournisseur d'aliments pour animaux qui souhaite augmenter ses tarifs de 4 % alors que le coût des matières premières baisse de 4 %. Une autre illustration est fournie par un fabricant de biscuits, qui, alors que ses matières premières augmentent de 12 %, propose une augmentation de ses prix de 24 %.

Le président des Mousquetaires va plus loin en qualifiant ces hausses de "stratégies visant à maintenir le dividende des actionnaires". Il souligne que les petites et moyennes entreprises (PME) adoptent des pratiques plus raisonnables comparées aux grands groupes, particulièrement ceux soumis à des pressions extérieures comme celles de Seattle, qui perpétuent une inflation injustifiée.

Inquiet pour le pouvoir d'achat des Français, Thierry Cotillard suggère que des mesures soient mises en place pour que les industriels soient contraints de négocier leurs tarifs avant de se présenter devant les distributeurs. Il propose également que le prix agricole soit établi en amont, afin de mieux protéger les consommateurs et les agriculteurs.

Cette situation soulève des questions essentielles sur l’équité dans le secteur alimentaire en France. Le patron d'Intermarché appelle à une réflexion plus profonde sur la responsabilité sociale des entreprises et le rôle des grandes surfaces dans la régulation des prix. La ballade est lancée : que va faire le gouvernement pour protéger les consommateurs face à cette inflation artificielle? La réponse pourrait changer la donne pour des millions de Français!