Des gaz toxiques à l'Institut de chimie de Rennes : un danger pour la santé ?
2024-12-20
Auteur: Chloé
Depuis plus de quinze ans, le personnel de l'Institut Supérieur de Chimie (ISC) à Rennes subit des désagréments liés à des odeurs extrêmement fortes, souvent nauséabondes, provenant des bâtiments A, B et C. Un rapport interne datant de 2013 a déjà mis en lumière le problème, révélant qu'une erreur de conception du système de ventilation était à l'origine de cette situation inquiétante. Ce système, destiné à aspirer les émanations toxiques des laboratoires, crée des courants d'air qui déplacent ces gaz nocifs entre les différents bâtiments. Les problèmes sont encore aggravés par le fait que les conduits d'évacuation sont mal positionnés, permettant ainsi une réinjection de polluants dans l'air intérieure des laboratoires.
Une alerte sanitaire croissante
Karine Costuas, membre du Conseil d'unité, témoigne des symptômes préoccupants observés par le personnel, comme des nausées récurrentes. Elle a réalisé elle-même un recensement des cas de cancers et d'autres maladies graves au sein de l'établissement. Son inquiétude a été renforcée lorsqu'un postdoctorant a développé une grave maladie du foie, dont l'état s'est amélioré lorsqu'il a quitté le laboratoire, mais qui s'est détérioré à son retour.
Des travaux inachevés et des promesses non tenues
La direction de l'Université a décidé de fermer temporairement une partie du bâtiment B et de mettre en conformité les bâtiments concernés entre 2016 et 2018. Malheureusement, les efforts n'ont pas suffi. En 2024, des problèmes de maintenance sont découverts sur les nouvelles installations, avec des conduits déchirés qui soulèvent des questions sur la qualité des travaux réalisés et l'entretien régulier du système. Bien que l'administration assure que tout a été fait selon les normes, les employés s'inquiètent de la sécurité de leurs lieux de travail.
Des retards inexcusables
Le bâtiment A, quant à lui, attend toujours une mise en conformité qui a démarré au début de 2024, avec une interruption abrupt due à des problèmes de financement. Pendant ce temps, des millions sont investis dans d'autres projets de rénovation sur le campus, ce qui a suscité la colère du personnel, qui se sent négligé. L'Université précise que les fonds alloués pour la rénovation énergétique ne peuvent pas être redirigés, mais semble promettre une recherche active de financements supplémentaires.
Un climat d'incertitude et de malaise
Les employés, en particulier ceux directement exposés aux produits chimiques, vivent dans la peur en attendant les résultats de leurs examens médicaux et s'inquiètent pour leur santé. La situation est d'autant plus inquiétante qu'un registre de signalement des odeurs a disparu, entravant la traçabilité des préoccupations évoquées par le personnel à travers les ans. De plus, des témoignages font état de médecins du travail dépassés, certains n'ayant pas eu d'examen depuis plus de dix ans, soulevant ainsi de sérieuses questions sur la protection de la santé des travailleurs.
En résumé, l'Institut de chimie de Rennes se retrouve au cœur d'une crise sanitaire qui pourrait avoir des répercussions graves sur la santé de ses employés. Les autorités doivent agir rapidement pour garantir non seulement une meilleure protection des travailleurs, mais aussi pour restaurer la confiance au sein du personnel déjà éprouvé par des années de négligence.