
Des anciens élèves du collège catholique breton Saint-Pierre portent plainte pour violences
2025-04-02
Auteur: Julie
Des témoignages choquants de violences au collège Saint-Pierre
Mercredi 2 avril, un groupe d'anciens élèves d'un collège catholique breton, le Saint-Pierre, a fait entendre sa voix en déposant une cinquantaine de témoignages auprès du parquet de Brest. Ces témoignages, relatant des cas de violences physiques et psychologiques subies entre 1962 et 1996, visent à obtenir l'ouverture d'une enquête judiciaire, et ce malgré l'ancienneté des faits.
François Barat, porte-parole du collectif de victimes, a affirmé : « Les actes commis sur des mineurs dans un établissement privé sous contrat avec l'État justifient l'ouverture d'une information judiciaire. Cela permettra de déterminer les responsabilités directes et indirectes, y compris celles de l'État ». Cet appel à la justice a résonné avec force, alors qu'il était entouré de plusieurs dizaines de victimes, toutes unies par un passé douloureux.
Sur les marches du palais de justice, M. Barat a lu un communiqué détaillant les violences subies : « humiliations, violences physiques, tortures psychologiques », campagnes de terreur qui ont laissé des séquelles indélébiles sur ces anciens élèves.
L'établissement, autrefois surnommé « le Bagne » par ses élèves, a également été qualifié de « Bétharram breton » par la presse régionale, en référence à des scandales similaires touchant d'autres établissements religieux. Près de 160 anciens élèves ont rejoint le collectif dans sa lutte pour la vérité et l’obtention d’indemnisations.
Le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, a exprimé sa volonté de prendre ces témoignages au sérieux et d’examiner s’il existe des faits non prescrits ou de nature sexuelle, qui pourraient justifier l’ouverture d’une enquête. « Cela mérite qu’on y regarde de près », a-t-il déclaré.
Le collège Saint-Pierre, devenu Saint-Jean-de-la-Croix après une fusion dans les années 1980, se distancie des événements passés. La direction actuelle a publié un message fin février affirmant qu'elle n’a « plus aucun lien avec ce que fut Saint-Pierre autrefois ». Cependant, l'ombre de cette histoire tragique continue de hanter de nombreuses victimes qui aspirent à la reconnaissance et à la justice. Cette affaire met en lumière non seulement les violences subies par des jeunes dans le cadre scolaire, mais soulève également des questions cruciales sur la responsabilité des institutions dans la protection des mineurs.