Santé

Dépakine : L'Agence du médicament impose de nouvelles restrictions sur la délivrance des médicaments anti-épileptiques

2025-01-06

Auteur: Louis

À partir du 6 janvier, la France va renforcer les conditions de délivrance des médicaments anti-épileptiques, dont la Dépakine. Pendant des années, il a été établi que les femmes prenant ces médicaments avant ou pendant leur grossesse risquent d'avoir des enfants souffrant de malformations ou de troubles neurodéveloppementaux tels que l'autisme.

De plus, des inquiétudes émergent désormais concernant les hommes traités pour épilepsie, soulevant des interrogations sur un possible transfert des effets du médicament par le sperme. C'est dans ce contexte que l'Agence de sécurité du médicament renforce les exigences de prescription.

Les abominables répercussions de la Dépakine

Le scandale de la Dépakine a mis en lumière les conséquences dévastatrices pour les familles et les enfants touchés. Jean-Marc Laurent, un père dont la fille Margaux, 16 ans, présente des troubles cognitifs, exprime son désarroi. "En tant qu'homme, je me suis demandé si le risque ne pouvait pas être transmis de l’homme à la femme enceinte", déclare-t-il.

Marine Martin, lanceuse d’alerte et présidente de l’Apesac, une association soutenant les victimes de la Dépakine, partage cette préoccupation. Elle évoque la possibilité d’un phénomène épigénétique, où le sperme pourrait influencer le développement du fœtus dans l'utérus de la mère.

Une étude scandinave met en évidence que les hommes sous valproate semblent présenter un risque accru d'avoir des enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux. Cela a conduit l'Agence à adopter des protocoles plus stricts pour la prescription de ces médicaments. Désormais, la première prescription devra être effectuée par un spécialiste, qu'il soit neurologue, psychiatre ou pédiatre.

Un changement tant attendu

Les nouvelles règles imposent une meilleure information pour les patients. Un formulaire d'accord de soin partagé devra informer des risques potentiels, et des documents d'information comme une carte patient seront fournis avec la Dépakine.

Jean-Marc Laurent, engagé au sein de l'Apesac, se réjouit de ces progrès. "C'est une souffrance éternelle pour les parents et les enfants. Si j'avais eu ces informations plus tôt, j’aurais pris des précautions pour mes futurs enfants", confie-t-il.

Actuellement, en France, environ 160 000 hommes consomment des médicaments contenant du valproate. Les nouvelles réglementations pourraient aider à protéger les générations futures, mais la vigilance reste de mise pour éviter que d'autres familles ne souffrent des conséquences tragiques de la Dépakine.