La plateforme de streaming « KidFlix », créée en 2021 et spécialisée dans la diffusion d'abus sexuels sur des mineurs, a été démantelée après une enquête de trois ans qui a conduit à des perquisitions dans 31 pays, a annoncé la police allemande le 2 avril.

Cette opération a été qualifiée de « plus grand coup de filet » dans le domaine de la pédopornographie depuis la création d'Europol en 1999, selon Guido Limmer, directeur adjoint de la police criminelle bavaroise, lors d'une conférence de presse à Munich.

Près de 1 400 suspects ont été identifiés. Environ 1,8 million d'individus se seraient connectés à la plateforme, hébergée sur le dark web, pour visionner les vidéos. Il est alarmant de constater que ceux-ci pouvaient s'inscrire et payer via des cryptomonnaies, accédant ainsi à un catalogue de plus de 91 000 vidéos d'une durée totale stupéfiante de 6 288 heures. En moyenne, environ trois vidéos et demie étaient mises en ligne chaque heure.

L'enquête a débuté dès 2022 et a culminé en mars avec une opération policière d'envergure, soutenue par Europol, impliquant les autorités de 38 pays, principalement en Europe mais également aux États-Unis, au Canada, en Colombie, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

L'identification des enfants victimes a été un élément central de cette opération. Des enfants, y compris des très jeunes mineurs et même des bébés, ont pu être secourus, notamment en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et à Brandenburg. Ce sauvetage met en lumière l'urgence d'agir face à ce fléau.

Cette affaire soulève également des questions sur l'efficacité des politiques publiques et des lois en matière de protection de l'enfance. Les conséquences sur les victimes sont dévastatrices, et il est impératif que la société prenne conscience de l'ampleur de ce problème et des efforts nécessaires pour le combattre.