Nation

Décès de Geneviève Callerot, une héroïne de la Résistance française, à 108 ans

2025-01-17

Auteur: Marie

Geneviève Callerot, l'une des dernières figures emblématiques de la Résistance française, est décédée le jeudi 16 janvier, à l'âge respectable de 108 ans, dans une maison de retraite située en Dordogne. Née à Paris en 1916, elle a dédié une grande partie de sa vie à sauver des vies pendant l'Occupation allemande de la France durant la Seconde Guerre mondiale.

Célèbre pour son courage, Geneviève a été décorée de la Légion d'honneur à l'âge de 102 ans pour avoir aidé à faire passer « plus de deux cents personnes » vers la zone libre. Avec sa famille, elle a offert refuge à des Juifs et d'autres fugitifs, risquant sa propre vie pour sauver celle des autres. Le maire de Saint-Aulaye-Puymangou, Yannick Lagrenaudie, a évoqué son dévouement exceptionnel : "Elle a pris d'énormes risques pour accompagner ces personnes."

Geneviève, qui était connue pour sa modestie, avait au départ refusé la distinction, arguant que de nombreuses autres personnes avaient plus de mérite qu'elle. Cependant, elle a finalement accepté de la recevoir en l'honneur de ses parents et de sa fratrie qui étaient également impliqués dans la Résistance.

Malgré les dangers encourus, elle a porté des anecdotes touchantes sur ses opérations. Dans une interview en 2018, elle racontait avec humour comment elle avait dû convaincre une fugitive de changer de vêtements pour ne pas attirer l'attention des soldats allemands. Son héroïsme ne s'est pas limité à de simples actions : elle a également été arrêtée à trois reprises, vivant des expériences angoissantes, dont une qui l'a conduite à passer trois semaines en prison.

À la fin de la guerre, Geneviève et son mari se sont installés sur leur ferme, où ils ont élevé trois enfants tout en cultivant des produits divers. D'une force de caractère remarquable, elle n'a jamais cessé de travailler, labourant son champ jusqu'à l'âge de 95 ans. Geneviève a également été une écrivaine prolifique, publiant six romans inspirés de la vie rurale et de ses expériences pendant la guerre. Son dernier ouvrage, "Deux filles sous la botte", est une chronique poignante, constituée de lettres échangées durant l'Occupation.

Ses souvenirs et récits ont non seulement servi de témoignages précieux pour l'histoire, mais aussi de leçons de courage et de détermination. Geneviève Callerot n'était pas seulement une résistante ; elle était une source d'inspiration, une voix de la mémoire collective que nous devons préserver. Son décès marque la fin d'une ère, mais son héritage vivra longtemps.

Son engagement, sa sagesse et sa force seront célébrés et jamais oubliés. En ces temps troublés, son exemple nous rappelle l'importance d'oser lutter contre l'oppression et de défendre la justice.