Affaires

Crise du logement à Montpellier : la bataille des étudiants pour un toit

2025-08-25

Auteur: Louis

La lutte acharnée pour un logement étudiant

Cette année encore, les étudiants de Montpellier se battent dans une véritable guerre pour dénicher un logement. Après des semaines de galères, Mathis, fraîchement arrivé en première année de licence en cinéma audiovisuel, peut enfin envisager sa rentrée avec un brin de sérénité. "J'ai fini par trouver un appartement à la résidence universitaire Boutonnet", confie-t-il. Cependant, son 17 m² initial s'est réduit à un modeste 9 m². "Tant que j’ai un toit, ça me va", relativise-t-il, même si passer trois ans dans un si petit espace risque d’être un défi.

Des histoires poignantes

Janelle, elle, débarque tout juste de Marseille, ses parents à ses côtés, les bras chargés de valises. "Je vérifiais chaque jour sur le site pour voir si la liste d'attente avançait", avoue-t-elle, soulagée d'avoir trouvé un logement alors que beaucoup de ses amis attendent encore désespérément.

La réalité des attentes inexorables

Tandis que certains décrochent tant espérées places au Crous, d'autres comme Maëra, récemment arrivée de Mayotte, restent sur le banc des mutations. "On nous assure que les boursiers sont prioritaires, mais je n’ai toujours pas de logement", explique-t-elle, visiblement inquiétée. Sa mère, quant à elle, ne cache pas son désespoir : "Je ne dors plus, je suis au bord de la crise." Le Crous de Montpellier, contacté par elles, reste sans solutions : "Nous ne pouvons rien faire", leur a-t-on répondu.

Des critères de sélection restrictifs

La recherche d’un toit devient alors un véritable casse-tête. Les étudiants se tournent vers les petites annonces ou les agences immobilières, mais ils se heurtent à des critères de sélection souvent jugés abusifs. Eva témoigne : "J’ai quatre garants dont le salaire cumulé atteint 6 000 € par mois, mais personne ne me rappelle." Après plusieurs visites sans succès, le découragement s'installe. "Je pense renoncer à mes études", confie-t-elle, alors qu'elle espérait intégrer l'université Paul Valéry.

Des tensions de marché amplifiées

La situation est d’autant plus compliquée que la plateforme Parcoursup, qui retarde souvent l’annonce des résultats, s’ajoute à la crise. Emma, récemment admise en licence de droit, regrette : "Les réponses arrivent trop tard, quand les logements sont déjà tous pris." Akkim, étudiant en alternance, fait également face à une réalité difficile : pour un T1 à 550 €, il doit justifier de 2 200 € de revenus mensuels. Or, sa mère ne gagne même pas ce montant.

Une crise du logement de plus en plus préoccupante

Chaque rentrée universitaire, les étudiants affrontent un parcours semé d'embûches pour obtenir un toit. Le Crous de Montpellier révèle que malgré un volume de demandes stable, le nombre de logements reste insuffisant : cette année, 34 300 vœux ont été déposés pour environ 10 400 places en résidences. La tension entre l’offre et la demande ne fait qu'augmenter.

Montpellier compte aujourd’hui plus de 80 000 étudiants, dont près de 40 000 boursiers, et cette crise du logement semble loin d'être résolue. L’avenir de nombreux étudiants repose désormais sur cette quête désespérée d’un simple chez-soi...