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Crise des urgences : 2 services sur 3 contraints de fermer des lignes médicales cet été

2024-09-17

Dans une période alarmante pour le secteur de la santé, une enquête révélée par le syndicat Samu-Urgences de France met en lumière que près de deux services d'urgence sur trois ont été contraints de fermer au moins une ligne médicale durant les mois de juillet et août 2024. Cet été, 202 des 331 services d'urgence interrogés ont enregistré des fermetures temporaires d'équipes de soins, affectant directement la capacité de traitement des patients.

En effet, ces fermetures ne signifient pas nécessairement la fermeture totale des services, car de nombreux établissements disposent de plusieurs lignes médicales. Cependant, elles soulignent une situation préoccupante pour un secteur déjà sous pression. Près de 51% des services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) ainsi que 48% des services d'urgence ont participé à cette enquête, mettant en avant un hiver 2023 marqué par des chiffres similaires : presque un service d'urgence sur deux avait déjà dû limiter son fonctionnement.

De plus, la situation des lits de réanimation est également alarmante, avec près de 270 lits fermés dans 56 établissements. Un chiffre qui souligne l’ampleur des défis auxquels le système de santé fait face. En outre, 23% des établissements ayant répondu à l'enquête ont déclaré une fermeture durable de lits de réanimation pendant l'été, ce qui a un impact direct sur la prise en charge des cas critiques.

En ce qui concerne les lits en médecine, chirurgie ou obstétrique, la tendance se confirme avec 65% des établissements ayant dû fermer des lits supplémentaires, affichant ainsi une fermeture de plus de 1 500 lits. Cela survient dans un contexte où la demande en soins reste stable, rendant cette situation d'autant plus préoccupante, selon les experts de la santé.

Le syndicat tire la sonnette d'alarme sur le phénomène d'attente prolongée pour les patients dans les services d'urgence. En effet, la pression a augmenté, avec des patients parfois contraints d'attendre plusieurs heures, voire plusieurs jours, sur des brancards faute de disponibles. Cette réalité est qualifiée de "maltraitance institutionnelle" par Samu-Urgences de France, qui souligne que cela compromet gravement la sécurité sanitaire dans des situations d'urgence vitale.

Avec une approche proactive, le rapport propose dix recommandations afin d'améliorer la situation. Parmi celles-ci, le syndicat plaide pour l'interdiction stricte de l'hospitalisation dans les couloirs, ainsi que pour une réévaluation stratégique de la distribution territoriale des services d'urgence. Samu-Urgences de France insiste sur la nécessité d'un engagement ferme des autorités sanitaires face à cette crise croissante, afin d’assurer un accès équitable aux soins d'urgence pour tous.