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Corée du Sud : Yoon Suk Yeol, un président destitué confronté à de nouvelles poursuites judiciaires

2025-01-07

Auteur: Chloé

Le 7 janvier, la justice sud-coréenne a émis un nouveau mandat d’arrêt à l’encontre de Yoon Suk Yeol, l’ancien président dont la suspension de fonction a suscité une tempête politique dans le pays. Les enquêteurs cherchent à appréhender Yoon, qui se cache actuellement dans sa résidence de Séoul, protégée par une garde rapprochée.

Ce mandat, qui aurait été émis dans l’après-midi, est motivé par la tentative controversée de Yoon d’imposer la loi martiale à un moment où son pouvoir était déjà contesté. Un premier mandat avait été émis le 31 décembre, mais n'avait pas abouti, les enquêteurs étant repoussés par une forte sécurité.

Le climat politique en Corée du Sud est volatile. Le Parti démocratique, l'opposition principale, a déposé une plainte contre le président par intérim, Choi Sang-mok, pour « manquement au devoir » après que celui-ci ait refusé d’ordonner au Service de sécurité présidentielle (PSS) de ne pas entraver l’arrestation de Yoon.

En effet, le face-à-face entre les enquêteurs et les agents du PSS pour appréhender Yoon a mal tourné. Les enquêteurs de la Commission d’investigation sur la corruption (CIO) ont tenté de se rendre chez lui mais ont dû faire marche arrière, subissant des pressions de la part d'environ 200 agents de sécurité. Actuellement, le CIO, soutenu par la police nationale et les investigateurs du ministère de la Défense, explore des accusations graves, notamment la tentative d’instaurer la loi martiale et de neutraliser le Parlement.

La situation est d'autant plus compliquée pour Yoon, qui a été destitué par l'Assemblée nationale le 14 décembre dernier. Accusé de « rébellion », une infraction qui peut être punie de la peine de mort, et d’« abus d’autorité », passible de cinq ans de prison, Yoon fait face à des accusations qui pourraient transformer son destin politique. Ses avocats contestent la légalité du mandat d’arrêt, arguant que le CIO n’a pas compétence pour juger certaines des accusations portées contre lui.

Néanmoins, il reste déterminé à se battre, clamant qu’il « luttera jusqu’au bout ». Pendant ce temps, des centaines de ses partisans continuent de camper devant sa résidence, défendant leur leader, même dans des conditions climatiques extrêmes. Bien que la foule ait été moins nombreuse après l'émission du nouveau mandat, la tension reste palpable.

Rappelons que la Cour constitutionnelle doit se prononcer sur la validité de sa destitution d’ici la mi-juin, et une décision pourrait entraîner une élection présidentielle anticipée si Yoon est confirmé dans son impossibilité à exercer ses fonctions. Une issue cruciale pour l’avenir politique de la Corée du Sud et de ses institutions démocratiques.