Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol inculpé pour insurrection
2025-01-26
Auteur: Jean
Dans un revirement sans précédent de l'histoire politique sud-coréenne, le président Yoon Suk Yeol a été inculpé pour insurrection, suite à sa tentative controversée d'instaurer la loi martiale. Les procureurs ont annoncé cette décision le dimanche 26 janvier, au milieu d’une procédure de destitution en cours qui secoue le pays.
La semaine dernière, Yoon, qui est devenu le premier président en exercice à être arrêté, avait vu son décret de loi martiale, effectif pour une durée de seulement six heures le 3 décembre, annulé par les députés. Cette brève mesure, qui a plongé la Corée du Sud dans une crise politique sans précédent, a été vivement contestée par l’opposition, suscitant des manifestations de grande envergure à travers le pays.
Des enquêteurs anticorruption avaient recommandé sa mise en accusation, et le Parlement, dominé par l’opposition, avait officialisé cette décision le 14 décembre, faisant de Yoon le deuxième président conservateur à être mis en accusation. Actuellement, Yoon fait l'objet d’une enquête criminelle depuis qu’il a été arrêté le 15 janvier, ce qui a provoqué un tollé général.
La loi martiale, qui est un des rares chefs d'inculpation pour lesquels le président sud-coréen ne bénéficie pas d'immunité, est passible de lourdes peines, y compris la prison à perpétuité ou, dans des cas extrêmes, la peine de mort. Toutefois, il est important de noter que la Corée du Sud n'a pas exécuté de condamnations à mort depuis des décennies, ce qui soulève des questions sur la faisabilité de telles peines.
La Cour suprême est en train d'examiner la légitimité de la destitution, avec une décision attendue dans les 180 jours. Pendant ce temps, Yoon et ses avocats défendent la position selon laquelle son intention n'était pas d'imposer une loi martiale permanente, mais plutôt de réagir face à une impasse politique exacerbée.
Ces événements ont également mis en lumière des tensions croissantes au sein de l’armée et du gouvernement. Des soldats, armés et équipés de matériel de protection, ont été aperçus en train de pénétrer dans le bâtiment du Parlement lors de la confrontation autour du décret de loi martiale, ce qui a eu pour effet de terrifier les députés présents. La situation a fait resurgir des souvenirs des coups d'État militaires qui ont marqué l'histoire moderne de la Corée du Sud.
Alors que la crise se poursuit, la population reste divisée, certains soutenant le président dans cette période tumultueuse, tandis que d'autres exigent une réforme politique en profondeur. Ce chapitre de l'histoire sud-coréenne est loin d'être terminé, et le pays attend avec impatience de voir ce que réserve l'avenir.