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Prix du pétrole : Trump relance ses critiques contre l'Opep

2025-01-26

Auteur: Pierre

À peine revenu à la Maison Blanche depuis cinq jours, Donald Trump semble s'illustre par une volonté délibérée d'affirmer son pouvoir tant sur le plan national qu'international. Lors de sa visioconférence au Forum économique mondial de Davos, le 47e président des États-Unis a de nouveau appelé l'Arabie saoudite et l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) à faire baisser les prix mondiaux du pétrole. « Honnêtement, je suis surpris qu'ils ne l'aient pas fait avant l'élection », a-t-il déclaré, faisant référence à la situation politique actuelle.

Pour Trump, les prix « élevés » du pétrole ne sont pas uniquement économiques, mais engendrent diverses conséquences néfastes, notamment le soutien à l'effort de guerre de Vladimir Poutine en Ukraine. Il a affirmé : « Actuellement, le prix [du pétrole] est suffisamment élevé pour permettre la poursuite de la guerre », pointant du doigt l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'économie russe, qui dépend largement de ses exportations pétrolières, bénéficie de ces prix élevés, et malgré les sanctions internationales tentant de réduire ces revenus, les flux financiers continuent grâce à la hausse des prix de l'énergie depuis le début du conflit en février 2022. Trump a donc insisté : « Il faut faire baisser le prix du pétrole, cela mettra fin à la guerre.

En réponse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a nié tout lien direct entre les prix du pétrole et la situation en Ukraine, affirmant que le conflit est avant tout le résultat d'une menace perçue pour la sécurité nationale russe. En parallèle, Vladimir Poutine, louant le caractère « pragmatique » de Trump, a exprimé sa disposition à discuter des « questions énergétiques » lors d’une éventuelle rencontre.

Le prix du pétrole, comme celui de toute matière première, est influencé par l'offre et la demande mondiales. Si les producteurs augmentaient leur extraction, les prix pourraient théoriquement baisser, ce qui réduirait la capacité de la Russie à financer son conflit. Toutefois, l'Opep et ses alliés, dont la Russie fait partie, ont choisi de limiter leur production pour stabiliser les prix, une stratégie adoptée depuis plus de deux ans. La faible demande mondiale, en particulier en Chine, ainsi que l'arrivée de pétrole d'autres régions, comme les Amériques, ont poussé l'Opep à maintenir des réductions de production.

Alors que les producteurs pourraient retrouver leurs quotas d'ici avril 2024, les experts estiment que l'Opep n’agira pas simplement sur la demande de Trump, surtout lorsque le prix du baril se maintient sous les 80 dollars. « L'Opep + agira d'abord dans son propre intérêt », a commenté Nader Itayim, expert en hydrocarbures.

Ironiquement, bien que les États-Unis soient déjà le premier producteur mondial de pétrole, l'approche de Trump consiste à augmenter la production nationale pour renforcer les réserves stratégiques et exporter « l'énergie américaine à travers le monde ». Lors de son discours d'investiture, il s'est également engagé à réduire les prix à la pompe pour les consommateurs américains, prévoyant d’utiliser un « état d'urgence énergétique » pour accroître les forages, même dans des zones protégées jusqu'à présent.

La stratégie de Trump pourrait s'avérer être une « arme à double tranchant », ayant des conséquences non seulement sur l'économie américaine, mais également sur les dynamiques géopolitiques mondiales.