Corée du Sud : chaos politique alors que l'arrestation du président Yoon Suk Yeol est entravée par ses gardes
2025-01-03
Auteur: Louis
La situation en Corée du Sud devient de plus en plus chaotique alors que le président Yoon Suk Yeol fait face à un mandat d'arrêt suite à sa tentative, au début de décembre 2024, d'imposer un état d'urgence dans le pays. Cette décision, qui a provoqué un tollé général, a été perçue par beaucoup comme une tentative de museler la démocratie, rappelant des périodes sombres de l'histoire du pays.
Le 3 janvier, le Bureau d'enquête sur la corruption des personnalités publiques a annoncé que l'exécution du mandat d'arrêt contre Yoon avait commencé. Cependant, l'opération pour arrêter le président a été marquée par des tensions violentes. Une équipe d'enquêteurs, qui s'est rendue à la résidence de Yoon à Séoul, a été bloquée par un minibus garé devant l'entrée. Malgré une diffusion en direct à la télévision, les enquêteurs ont dû faire face à une résistance de la part des gardes du corps de Yoon.
Des sources médiatiques ont rapporté qu'une confrontation a eu lieu entre la police et les agents de sécurité de Yoon, qui tentait de protéger leur patron. Ce dernier a déjà ignoré à trois reprises des convocations des enquêteurs pour être interrogé. Le chef du bureau d'enquête a averti que toute personne entravant l'arrestation pourrait elle-même faire l'objet de poursuites judiciaires.
L’avocat de Yoon a qualifié cette tentative d’arrestation d’« illégale » tout en annonçant des recours en justice pour contester la validité du mandat. Les avocats du président se sont montrés confiants, affirmant qu'ils ne croyaient pas que les enquêteurs seraient en mesure de procéder à l'arrestation dans les délais impartis.
D’un autre côté, la tension dans le pays est palpable. Des centaines de partisans de Yoon, y compris des figures politiques controversées et des groupes religieux, ont campé près de sa résidence, exprimant leur soutien à travers des chants et des rassemblements. Ces manifestations se sont déroulées sous l'œil vigilant de près de 2 700 policiers, rappelant les récentes escalades de violence entre partisans et opposants du président déchu.
L'influence politique de Yoon est en déclin rapide depuis qu'il a tenté d'imposer la loi martiale, des événements qui ont suscité l'indignation populaire et la réprobation de l'opposition. Le Parti démocrate, principal parti d'opposition, a condamné les actions et les déclarations de Yoon, jugeant son comportement préoccupant et instable.
En ce qui concerne le gouvernement, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, a temporairement pris les rênes de la présidence après la destitution du Premier ministre. Parallèlement, la Cour constitutionnelle, dont trois des neuf juges sièges restent vacants, est dans l'attente d'une décision cruciale sur la validité de la destitution de Yoon. Un verdict favorable à Yoon pourrait restaurer son pouvoir, ce qui alimenterait encore plus la controverse.
Alors que la nation se retrouve à un carrefour critique de son histoire moderne, les observateurs restent vigilants face à la spirale d'incertitudes politiques et judiciaires qui pourrait redéfinir le paysage politique de la Corée du Sud.