COP29 : L'Afrique se prépare à devenir le hub du marché mondial des droits à polluer
2024-11-13
Auteur: Emma
Les règles de ce nouveau marché ne sont pas encore entièrement établies, mais la course pour obtenir une part du gâteau a déjà débuté. L'Afrique, loin d'être en reste, se positionne activement pour tirer parti du marché des droits à polluer qui devrait émerger suite à l'accord de Paris. Cet accord vise à fournir aux États un nouvel outil pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Alors que les derniers détails de ce futur marché doivent être adoptés lors de la 29e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, plusieurs pays africains ont déjà signé des contrats avec des nations industrialisées.
En tête de peloton, le Ghana a conclu des accords bilatéraux avec cinq pays : la Suisse, la Suède, Singapour, la Corée du Sud et le Liechtenstein. Le partenariat avec la Suisse est particulièrement avancé, plusieurs programmes de réduction des émissions étant déjà en cours. Ces initiatives devraient permettre le transfert de millions de tonnes d'équivalent CO2 vers la Suisse.
Des projets concrets, comme l'introduction de foyers de cuisson améliorés et de pratiques agricoles moins émettrices de méthane, sont en cours. La Suisse a pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici 2030 et prévoit de transférer 10 % de cet effort à des pays en développement pour réaliser ces réductions à moindre coût.
Le Ghana, quant à lui, envisage de générer des revenus substantiels grâce à la vente de crédits carbone, ce qui lui permettrait de financer un développement durable et de respecter ses engagements climatiques. Il est à noter que la réponse du Kenya est également intéressante : le pays projette de réduire ses émissions de CO2 de 32 % d'ici 2030, mais cette réduction est majoritairement conditionnée par des financements internationaux, nécessitant un investissement colossal de 53 milliards de dollars (environ 49,9 milliards d'euros).
Cette dynamique montre clairement que l'Afrique est en train de devenir un acteur clé dans le nouveau paysage des marchés de carbone. Au fur et à mesure que ces initiatives se développent, la région pourrait se positionner comme un réservoir de solutions à moindre coût, offrant une réponse essentielle à la crise climatique mondiale tout en stimulant son propre développement économique.