COP 29 : Agnès Pannier-Runacher boycott la conférence des Nations unies sur le climat
2024-11-13
Auteur: Chloé
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, a annoncé qu'elle boycottera la 29e conférence des Nations unies sur le climat (COP29) qui s’est ouverte lundi à Bakou, en Azerbaïdjan. Prévue pour représenter la France à partir du 20 novembre, sa décision de se retirer de l'événement résulte des tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Bakou.
Lors d’une séance au Sénat, la ministre a exprimé son indignation face aux « attaques inacceptables » du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, qui a critiqué la France et ses institutions. Elle a dénoncé ces attaques comme « injustifiables » et a accusé l'Azerbaïdjan d'utiliser la lutte contre le dérèglement climatique à des fins inappropriées. Cette décision de boycott avait été discutée avec le président Emmanuel Macron et son Premier ministre, Michel Barnier.
Le climat à Bakou s'est nettement détérioré après un discours d'Ilham Aliev, où il a dénoncé la France pour ses actions lors de tensions en Nouvelle-Calédonie. Cette situation est exacerbée par le fait que l'Azerbaïdjan a soutenu des mouvements indépendantistes dans les territoires d’outre-mer français, jugés par Paris comme une ingérence inacceptable.
Les relations entre Paris et Bakou s'étaient déjà tendues à l'automne 2023, suite à l'engagement militaire de la France avec l'Arménie. Les suites de ce conflit ont déjà conduit à l'expulsion de diplomates français et à l'arrestation de ressortissants français en Azerbaïdjan, comme Martin Ryan, emprisonné sous l'accusation d'espionnage et en raison de la situation de Théo Clerc, un graffeur condamné à trois ans de prison pour avoir peint dans le métro de Bakou.
Dans ce contexte, bien que la France ait prévu de maintenir une certaine représentation à la COP29, Agnès Pannier-Runacher a fait savoir que les équipes de négociation françaises continueraient leurs efforts en son absence. Kévin Magron, ambassadeur pour le climat par intérim, est déjà sur place et poursuivra les discussions.
Ce boycott pose des questions sur la capacité de la France à jouer un rôle central dans les prochaines négociations climatiques, alors que le pays se voit de plus en plus isolé sur la scène internationale face aux critiques de certains États.