Technologie

Controverse sur le choixt de Microsoft par l’Éducation nationale et l’École Polytechnique : Analyse de la situation

2025-03-23

Auteur: Julie

Le choix du géant américain Microsoft par le ministère de l'Éducation nationale et l'École Polytechnique a suscité un vif débat en France. D'une part, le directeur de projet cloud de la direction interministérielle du numérique avait récemment déclaré que les ministères ne recouraient pas à des services comme Amazon, mais ce sont finalement les solutions de Microsoft qui ont été retenues.

Cette décision, annoncée suite à un avis publié le 14 mars, a été mal perçue par de nombreuses entreprises françaises et européennes qui espéraient que le gouvernement favoriserait les solutions numériques locales, surtout dans un contexte où l'Europe cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des géants américains. Les tensions géopolitiques, notamment avec les États-Unis, rendent la question de l'autonomie numérique cruciale.

Cette polémique s'est intensifiée après la révélation que l'École Polytechnique, classée parmi les institutions d'élite en France, a commencé la migration de ses données vers les serveurs de Microsoft. Cela est d'autant plus préoccupant que l’établissement traite des informations jugées sensibles, en lien avec la sécurité nationale.

Le contexte politique et économique

La volonté de promouvoir les entreprises numériques européennes a été renforcée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, accompagné d'un désir de réduire la dépendance européenne vis-à-vis des technologies américaines. Des voix s’élèvent pour encourager le développement d'une véritable industrie technologique sur le vieux continent. Au sein de l’éducation, des responsables politiques et des acteurs du secteur de la cybersécurité tels que Hexatrust, qui regroupe des entreprises de cybersécurité, ont critiqué la décision de l'Éducation nationale. Ils la qualifient même de 'sabotage' de l'indépendance numérique européenne.

Le président d’Hexatrust, Jean-Noël de Galzain, souligne l'absurdité de faire appel à un fournisseur non européen pour de nouveaux projets, alors que des investissements massifs pourraient être dirigés vers l’industrie française. La question de la sécurité des données se pose avec acuité, notamment concernant les lois américaines qui obligent les entreprises comme Microsoft à partager des données avec l’administration, ce qui pourrait compromettre des informations sensibles.

Réglementations et incohérences

Des élus ont d'ailleurs posé des questions sur la légalité de ces décisions, indiquant qu'elles pourraient enfreindre la législation européenne et nationale. En effet, les prescriptions en matière de cybersécurité obligent les administrations à privilégier des solutions labellisées SecNumCloud, excluant ainsi les géants américains.

Cependant, malgré ces réglementations, plusieurs contrats avec des entreprises comme Microsoft ont été signés, créant une incohérence entre les discours politiques et les décisions prises sur le terrain. Des interrogations persistent sur l’impact à long terme de ces choix sur la souveraineté numérique de l’Europe. On estime qu’avec des alternatives locales émergentes, comme OVHcloud ou Outscale, l'Europe possède désormais les ressources pour se passer des géants américains.

Conclusion

Il est urgent pour les gouvernements européens de renforcer leurs politiques publiques en matière de numérique et de favoriser les acteurs locaux pour assurer une indépendance numérique véritable. Les choix effectués par l’Éducation nationale et l'École Polytechnique sont des signaux forts. S’engager vers l’excellence technologique en Europe nécessite des actions concrètes, et il est impératif que les décideurs prennent en compte la souveraineté numérique dans un monde de plus en plus interconnecté.