Le Forum économique mondial se déroule à Davos, en Suisse, où se réunissent jusqu'à vendredi des leaders politiques et des chefs d'entreprise du monde entier. Ce lieu est un véritable carrefour d'opportunités pour tisser des liens et échanger des idées.

Georges-Olivier Reymond, le président de Pasqal, une entreprise à la pointe de l'informatique quantique, partage ses réflexions sur l'impact potentiel du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis sur le monde des affaires. Selon lui, le climat entrepreneurial est optimiste, et il considère les développements actuels comme une occasion à saisir.

Dans un contexte où de nombreux patrons de la tech, tels que Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et Elon Musk, étaient présents lors de l'investiture, Reymond exprime son enthousiasme pour les perspectives de l'informatique quantique. "Nous sommes à l'aube d'une révolution technologique, et le quantique représente l'avenir", déclare-t-il.

Cependant, il souligne que le retour de Trump pourrait avoir des effets néfastes, notamment avec des droits de douane plus élevés sur les produits européens. Néanmoins, Reymond reste confiant en désignant la solidité de leurs partenariats, notamment celui avec IBM, établi à Davos l'année précédente. Ce partenariat a radicalement transformé l'écosystème du calcul quantique, incitant d'autres géants comme Microsoft et Google à s'y engager également.

"Si l'Europe parvient à développer son propre équivalent de Nvidia dans le domaine quantique, cela transformerait non seulement le secteur technologique mais également notre économie dans son ensemble", explique Reymond. Il évoque les bénéfices d'une augmentation des capitaux et la nécessité d'une meilleure organisation du marché européen pour rivaliser avec les États-Unis.

Au sein de ce scénario, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a exhorté les européens à renforcer leur compétitivité et à investir dans l'innovation. Reymond est d'accord et indique qu'il est crucial de ne pas négliger les applications à court terme du calcul quantique qui commencent à émerger, impactant déjà des secteurs comme l'énergie ou la finance.

"Nous avons des projets concrets en cours avec des entreprises comme EDF et le Crédit Agricole pour optimiser divers processus grâce à l'informatique quantique", affirme-t-il. "Ces applications ne sont plus de la science-fiction, elles sont déjà en train de transformer notre quotidien."

Répondant à la question de ses attentes lors de cet événement, Reymond insiste sur l’importance de rencontrer des décideurs potentiels. Il précise que ces interactions lors du Forum constituent une opportunité précieuse pour promouvoir l’informatique quantique, et mentionne son récent partenariat avec Aramco, la compagnie pétrolière saoudienne, qui a décidé d'investir dans des ordinateurs quantiques pour rester à la pointe de l'innovation.

Ce partenariat avec Aramco marque un tournant, puisqu'il s'agit de la première acquisition mondiale d'une machine quantique aussi avancée par une entreprise de cette envergure. Reymond est convaincu que ce choix témoigne d'une prise de conscience croissante parmi les grandes entreprises et démontre un intérêt croissant pour les technologies quantiques. En somme, le message est clair : pour l'Europe, il est impératif de se donner les moyens de créer son propre avenir technologique et de consolider sa place sur la scène mondiale.