Comment Jean-Paul Rouve a vécu le Vendée Globe sans quitter son jardin
2024-11-12
Auteur: Louis
C’est un défi audacieux que le personnage joué par Jean-Paul Rouve a décidé d'accepter dans le film La Vallée des fous, réalisé par Xavier Beauvois. Présenté au Festival du Film Francophone d'Angoulême, ce film raconte l'histoire d'un restaurateur en difficulté qui, malgré ses problèmes, s'engage dans la célèbre course nautique du Vendée Globe tout en restant dans son jardin.
De manière virtuelle, ce père d'une adolescente, interprétée par Madeleine Beauvois, va vivre l'aventure de la course comme s'il voguait réellement sur les mers. « Je me suis inspiré du jeu Virtual Regatta et j’ai étoffé l’histoire pour que le héros traverse un voyage immobile, lui permettant ainsi de reconstruire sa famille et de retrouver son identité », explique Xavier Beauvois. La distribution est également complétée par Pierre Richard, faisant office de père bourru, et Joseph Olivennes en fils rebelle.
Un regard captivant sur la nature humaine
Jean-Paul Rouve précise : « Cette histoire peut sembler délirante sur le papier, mais Xavier l’a rendue si authentique que j’avais l’impression de prendre la mer. » L’apparition de navigateurs emblématiques comme Jean Le Cam et Michel Desjoyeaux, qui font de brèves apparitions, renforce l’illusion de la course. « Au fond, ce que vit le héros est l’essence même du cinéma, où l'on crée du réel à partir du faux. Faire un film devient alors une aventure similaire à celle vécue sur son bateau », souligne Beauvois. Ce personnage, que l'on aurait pu juger fini, reprend courage et force face aux défis qu'il s'est lui-même imposés.
Un cadre étriqué mais révélateur
Jean-Paul Rouve se remémore : « L’intérieur du voilier était très exigu. Nous avons tourné dans cet espace réduit, ce qui m’a aidé à entrer dans mon personnage, comme dans un cocon. » Le réalisateur Xavier Beauvois exploite au mieux ce décor confiné pour créer une atmosphère claustrophobe qui plonge le spectateur dans l’intimité du personnage. « Rester enfermé dans cet espace tout en imaginant l’océan vaste autour de lui était fascinant », ajoute-t-il.
Les conditions de tournage étaient rudimentaires, ce qui a mis à l'épreuve le travail de la caméra de Beauvois. Jean-Paul Rouve plaisante : « Cela ressemblait vraiment à la réalité d’un véritable participant du Vendée Globe. Ajoutez à cela la présence de Xavier et de la caméra, et vous comprendrez ce que j’ai vécu. Cela dit, je ne me plains pas : c'est un rôle captivant, rempli de moments familiaux significatifs. » L'aspect familial du film est perçu tout au long de la projection. « Le Vendée Globe est une métaphore pour explorer la vie d’un homme qui fait le point sur son existence », insiste Xavier Beauvois. Le public est emporté aux côtés du héros, vivant avec lui une véritable aventure intime.
Une belle introspection
Jean-Paul Rouve partage ses doutes : « Nous nous sommes vraiment demandé si le public allait y croire ou s’il resterait spectateur sans engagement. » Les réactions enthousiastes lors du Festival d'Angoulême lui ont donné un coup de pouce de confiance. Aujourd’hui, le film invite le spectateur à monter à bord et à participer à ce voyage intérieur captivant dans La Vallée des fous. En plus de cette exploration personnelle, le film soulève des questions sur la résilience, la famille et la quête de soi, des thèmes qui résonnent avec nombre de personnes dans le monde moderne.