Les bipeurs, ces ancêtres oubliés des télécoms, ne sont pas encore relégués au musée des objets obsolètes.

Alors qu’on les pensait figés aux côtés des fax et des cabines téléphoniques, ils continuent de biper avec fierté dans les poches de 130 000 utilisateurs en France. Ce petit exploit est rendu possible grâce à la société e*Message, qui détient un monopole avec son réseau à très bas débit constitué de 435 antennes et couvrant 98 % de la population. Ces appareils sont particulièrement prisés par les pompiers, gendarmes, et le personnel des sites sensibles comme ceux classés Seveso, ainsi que par des entreprises telles qu’Engie et même des parcs d’attractions. Ces petites unités, souvent considérées comme des reliques des années 90, se révèlent indispensables en cas d’urgence, alors que tout le reste peut faillir.

Récemment, les bipeurs ont même refait les gros titres de manière tragique au Liban, où des milliers d'appareils piégés ont explosé simultanément lors d’une opération militaire attribuée à Israël, soulignant une fois de plus leur rôle crucial en tant qu’outils de communication dans des situations critiques. En France, ces dispositifs ont transformé le secteur des services d’urgence à la fin des années 80, apportant une solution de communication en temps réel. En 2001, e*Message a également intégré le réseau dédié de France Télécom, consolidant encore davantage sa position sur le marché.

Actuellement, la licence d’e*Message est valide jusqu'à la fin de l'année 2025. Selon des informations de Les Echos, un dossier de renouvellement pour les dix prochaines années a été soumis à l’Arcep, l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes, ce qui laisse présager un avenir encore prometteur pour ces dispositifs au service de la sécurité et de la communication d’urgence.

À une époque où les smartphones dominent le marché, les bipeurs continuent de prouver que parfois, la simplicité et la fiabilité priment sur la technologie moderne. Ils incarnent un vestige essentiel d'un autre temps, mais ils restent très modernes dans leur fonction.