C'est un coup dur pour le patrimoine industriel de Romans-sur-Isère. Suite à l'audience du 5 mars 2025, le tribunal de commerce de Valence a décidé de placer le dernier chausseur de la région, Clergerie, en liquidation judiciaire.

Les employés de Clergerie, notamment ceux des divisions commerciales et de production, attendaient cette décision avec une anxiété palpable. La liquidation judiciaire affecte environ cinquante emplois, laissant les travailleurs dans l'incertitude face à l'avenir de l'entreprise.

Pourtant, l'histoire de Clergerie est riche et passionnante : fondée en 1895, cette maison est synonyme de savoir-faire artisanal et de luxe. Les chaussettes haut de gamme de Clergerie ont habillé les pieds des plus grandes figures de la mode. Aujourd'hui, la marque se retrouve dans une situation tragique, avec des rumeurs concernant l'absence totale de fabrication et de commandes dans son atelier emblématique.

En attendant, une entité nommée Tiger Mode, qui détient le nom de la marque, a reçu une prolongation de l'activité jusqu'au 25 avril. Les repreneurs potentiels ont jusqu'au 18 mars à midi pour soumettre leurs offres. Cependant, dans un climat déjà austère, la recherche de nouveaux investisseurs s'avère être un défi monumental.

Dominique Drigeard, un salarié de l'entreprise, a exprimé l'espoir de trouver un repreneur : "Nous ne croyons pas que nous avons envoyé nos dernières chaussures en décembre. Nous espérons repartir sur de bonnes bases. C'est compliqué, mais nous croyons en l'avenir. C'est l'une des dernières usines de chaussures de luxe à Romans. Nous voulons qu'elle survive."

Cette situation soulève une question cruciale : la disparition de Clergerie marquerait-elle la fin d'une ère pour l'industrie du cuir en France ? Les amoureux du savoir-faire artisanal et de la mode éthique se battent pour préserver cette tradition. Comme l'affirme un expert du secteur : "Chaque liquidation judiciaire est une perte non seulement d'emplois, mais d'un héritage culturel qui risque de disparaître à jamais."

La tendance contemporaine pourrait peut-être offrir une lueur d'espoir : de plus en plus de consommateurs se tournent vers des marques qui privilégient l'artisanat et la durabilité. Reste à voir si Clergerie pourra naviguer à travers cette tempête et ressurgir comme un phoenix.