La circulation inter-files (CIF), ce moyen révolutionnaire permettant aux motards et scooters de slalomer entre les voitures dans les embouteillages, pourrait vivre ses dernières heures. En effet, dès le 1er janvier, l’expérimentation qui dure depuis près de dix ans pourrait prendre fin. La Sécurité routière attend un rapport du Cerema pour décider si cette pratique sera définitivement prohibée. Un retour à la réglementation antérieure signifierait une amende de 135 euros et la perte de trois points de permis pour les contrevenants.

Les automobilistes et motards, à travers une enquête réalisée par 20 Minutes, expriment leur mécontentement mais aussi des préoccupations variées. "Je me vois déjà coincé derrière un bus sous un soleil brûlant, entièrement équipé !" ironise George. Pour lui, la pérennité de la circulation inter-files est essentielle à la sécurité des motards, qui doivent déjà faire face à des automobilistes distraits par leur téléphone.

D’autres, comme Ben, craignent que l’interdiction de la circulation inter-files les expose davantage au risque d'accidents. La majorité des participants à cette discussion s'accordent à dire que la sécurité est un enjeu crucial. Selon Stéphan, "l’inter-files permet au motard de se concentrer sur la route devant lui, évitant les dangers latéraux."

Des motifs écologiques sont également soulevés. Les motards constatent que leur présence aide à réduire les embouteillages. "20% de motos en plus représentent 40% de bouchons en moins. Qui voudrait rester enfermé derrière des voitures sous la pluie ?" s'interroge un passionné, soulignant un potentiel effet pervers : une augmentation des achats de voitures si le trajet devient trop insupportable.

Du côté des automobilistes, certains se sentent soulagés. Gilles mentionne que cela pourrait diminuer les tensions routières, où des affrontements avec les motards sont fréquents. "Les coups dans les rétroviseurs et les insultes pourraient diminuer," ajoute-t-il. D'autres automobilistes, également motards, comprennent les préoccupations des deux camps, plaidant pour une réglementation plus équilibrée plutôt qu’une interdiction totale.

Cependant, les motards ne désespèrent pas. Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération française des motards en colère, évoque des statistiques favorables, indiquant que la circulation inter-files n’est pas liée à une hausse des accidents. La communauté motarde est déterminée à continuer à défendre son droit à circuler, affirmant que ce mode de déplacement est un meilleur moyen de sécurité, et appelle à une réflexion plus large sur la sécurité routière.

Les débats sont loin d'être clos et les motards espèrent que l'inter-files sera non seulement préservée, mais également légalisée de manière durable. Restez informés, car l’importance de cette décision dépassera la simple question de la circulation.