Cinq ans après l’affaire Mila : un symbole de la laïcité devenu l’égérie de l’extrême droite ?
2025-01-18
Auteur: Marie
Le 18 janvier 2020, Mila Orriols, une adolescente alors âgée de 16 ans, a brusquement changé le paysage de l’expression en ligne en lançant une vidéo en direct sur Instagram depuis sa chambre. Après avoir rejeté les avances d’un internaute, elle a exprimé son attirance à l'encontre de certaines personnes, en mentionnant qu'elle n'était pas attirée par les femmes arabes ou noires. Cette déclaration a rapidement plongé Mila au cœur d’une tempête médiatique et a conduit à un déferlement de cyber-harcèlement. Elle a reçu d’innombrables messages haineux et même des menaces de mort, dont certains faisaient référence à la religion musulmane.
Face à cette haine, plutôt que de se retirer, Mila a décidé de répondre de manière cinglante : « Je déteste la religion, le Coran il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam, c’est de la merde. Votre dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul. » Ses mots ont enflammé les réseaux sociaux, faisant d’elle à la fois une cible et une figure emblématique de la lutte pour la liberté d'expression et le droit au blasphème. En quelques heures, elle ne devenait pas seulement une victime, mais un symbole des tensions autour de la laïcité en France.
Cinq ans plus tard, Mila a bien changé. Aujourd'hui âgée de 21 ans, elle n'est plus la jeune fille effrayée qui arborait ses excuses publicitaires dans l'émission « Quotidien ». Elle s'est transformée en une influenceuse d’extrême droite, préférant désormais se présenter comme représentante de la « droite forte ». Son discours est désormais centré sur la nécessité de « sauver notre civilisation » qu'elle perçoit comme menacée par l'islam et l'immigration. Récemment, elle a été vue en train de chanter lors de l'université d'été du parti Reconquête !, tout en se moquant des violences subies par des Arabes israéliens ou en posant avec des représentants de la mouvance identitaire.
Ce virage politique soulève des questions cruciales sur l'identité, la liberté et la radicalisation des opinions. Alors que la société française continue de débattre sur la laïcité et l'intégration, le parcours de Mila est symptomatique de la polarisation croissante des discours autour de ces thèmes. Ce passage de la protestation à l'adhésion à une idéologie d'extrême droite interroge également sur la manière dont les jeunes s'engagent politiquement et sur l'impact du cyber-harcèlement dans leur évolution.