L'ancien ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, a récemment été nommé conseiller au sein du comité de responsabilité sociale et environnementale de Shein, le célèbre géant chinois de la fast fashion. Sa nomination, confirmée au Monde, a suscité une onde de choc parmi les acteurs du secteur du prêt-à-porter français qui se disent « profondément indignés » par cette décision.

Castaner a justifié son choix, affirmant qu'il entendait aider Shein à « aller plus loin dans ses orientations stratégiques en matière d'impact social et environnemental ». Ce commentaire survient alors même que l'entreprise fait face à des accusations sérieuses, notamment de recours au travail forcé des Ouïgours, de non-respect des droits humains dans ses ateliers de sous-traitance et d'un impact environnemental dévastateur avec sa production de vêtements à bas prix en polyester.

Le débat autour de la fast fashion et de ses impacts sur l'environnement est plus pertinent que jamais. Alors qu'une proposition de loi visant à réduire l'impact environnemental de l'industrie textile a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale, ces nouvelles nominations arrivent comme un affront. Le texte de loi, qui est actuellement examiné par le Sénat, inclut un système de « bonus-malus » pour inciter les entreprises à adopter des pratiques durables, sanctionnant les moins vertueuses.

La Fédération française du prêt-à-porter féminin a exprimé un vif mécontentement, accusant Shein de tenter de faire du greenwashing et de nuire aux efforts législatifs en cours. Son président, Yann Rivoallan, a déclaré qu'il était impensable que les intérêts d'une entreprise comme Shein, qui inonde le marché avec des vêtements de mauvaise qualité, interfèrent avec les efforts de l'industrie pour adopter des pratiques responsables.

Cette situation met en lumière un conflit grandissant entre les valeurs des acteurs traditionnels du secteur et les pratiques controversées de la fast fashion. Alors que la pression sociétale pour des pratiques durables augmente, la nomination de Castaner pourrait être perçue comme une manière pour Shein de tenter de redorer son image, mais cela ne suffira peut-être pas à apaiser la colère croissante des défenseurs de l'environnement et des droits de l'homme.

Les répercussions de cette décision sur l'industrie du prêt-à-porter pourraient être profondes, suscitant des questions sur les choix éthiques des anciens responsables politiques et leur impact sur le monde des affaires.