Ce soir, le grand frisson commence pour les skippers !
2024-11-11
Auteur: Marie
Les émotions et les souvenirs du jour de départ sont désormais relégués au passé. La course est lancée et on entend déjà les voix des skippers à la VHF, annonçant leurs manœuvres. « La régate a repris tout son sens et nous sommes à fond », déclare Sam Goodchild (VULNERABLE) avec un sourire. Les conditions étaient particulièrement favorables, maintenant la flotte reste très compacte. À la mi-journée, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), leader depuis ce matin, est à seulement 60 milles du dernier concurrent, Jingkun Xu (Singchain Team Haikou).
La proximité des bateaux impose une vigilance redoublée. « Nous sommes très proches les uns des autres, il y a eu des croisements vraiment serrés durant la nuit », confie Samantha Davies (Initiatives-Cœur). Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family), invité sur le plateau de Vendée Live, a également souligné la difficulté à capter du vent dans les premières heures de la course.
Malgré tout, les skippers ont pris le temps d'admirer le spectacle d'une première soirée calme. Nicolas Lunven (Holcim-PRB) a même immortalisé la lune se reflétant sur l'un de ses foils, tandis que Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) évoque la « petite magie » de la nuit. Pip Hare (Medallia) décrit cette nuit claire agrémentée des lumières des voiliers au loin, ajoutant : « Naviguer au portant est sensationnel à cette période de l'année », souligne Antoine Cornic (HUMAN Immobilier).
Benjamin Ferré a plaisanté : « J’ai enfin pu déployer la grand-voile, et ce matin, les conditions sont idéales ! » Le bizuth s'est réveillé avec des voisins de choix, comme Jean Le Cam (Tout commence en Finistère - Armor-lux) et Romain Attanasio (Fortinet – Best Western), profitant d'un ciel bleu parfaitement décoré de quelques nuages.
Une deuxième nuit déterminante s'annonce
Ces conditions clémentes ont facilité la gestion des petites mésaventures. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) a dû faire face à un souci de vérin de quille, et Conrad Colman (MS Amlin) a connu un blackout électronique après un départ retardé. Maxime Sorel (V and B - Monbana – Mayenne) a dû réparer une déchirure sur son grand gennaker alors que Denis Van Weynbergh (D'Ieteren Group) a raté un empannage, entraînant une manœuvre un peu audacieuse.
Tous les skippers profitent du lundi pour bien analyser les prévisions météorologiques, car la nuit à venir sera beaucoup moins tranquille près du Cap Finisterre. « C'est la première zone critique de la course », explique Basile Rochut, consultant météo du Vendée Globe, annonçant des vents pouvant atteindre 30 nœuds avec des rafales à 40 nœuds. La nuit s'annonce mouvementée pour la flotte.
Deux stratégies et la prudence est de mise
Les navigateurs devront également gérer le passage du Dispositif de Séparation du Trafic (DST), un domaine interdit à traverser. Deux options s’offrent à eux : passer à l'ouest ou à l'est du DST, cette dernière étant plus risquée car elle longe les côtes. « En faisant attention, je pense que nous pouvons naviguer entre la terre et le DST », sourit Van Weynbergh. Sam Goodchild a aussi laissé planer le mystère sur son choix stratégique.
« Passer le cap Finisterre sera délicat », prévient le Britannique. « Ce ne sera pas long, mais les vents seront puissants. Il faut s’assurer de rester sur la bonne voie », insiste-t-il. Pour éviter les ennuis, Violette Dorange (Devenir) a pris la décision de réduire sa grand-voile dès que le vent a atteint 20 nœuds. « Cela me permet de rester en sécurité », confie la benjamine de cette édition. Les navigateurs doivent également s’attendre à une suite d'événements intense alors qu'ils poursuivent leur route dans l'Atlantique. Basile Rochut suggère que les bateaux vont converger, promettant d'intérêt et de rivalité sur les vagues tumultueuses.