«Ce que le président veut, Dieu le veut» : Stéphane Bern dénonce l'ingérence d'Emmanuel Macron sur les vitraux de Notre-Dame
2024-12-30
Auteur: Emma
Dans une récente interview accordée à Ouest-France, Stéphane Bern, animateur et fervent défenseur du patrimoine, a exprimé ses vives critiques concernant le projet de nouveaux vitraux pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. "Je pense qu'on n'est pas près de voir ces vitraux. Et puis 4 millions d'euros, est-ce que la France les a maintenant ?" a-t-il questionné, soulevant des inquiétudes sur la pertinence du financement.
L'annonce de l'artiste Claire Tabouret, choisie pour concevoir six nouvelles baies dans les chapelles sud de Notre-Dame, a ravivé les débats sur la modernisation du célèbre monument. Stéphane Bern est clair : il n'est pas contre les vitraux contemporains en soi, mais il s'oppose à leur installation en remplacement de ceux de Viollet-le-Duc, classés comme monuments historiques. "On ne peut pas enlever des vitraux classés Monument historique", a-t-il insisté.
L'animateur fait également entendre une voix discordante face aux décisions présidentielles. "Pourquoi l'État s'affranchit-il des règles qu'il impose aux autres ? Juste parce que le président le veut ?" Alors que la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture a voté contre le projet, Bern met en avant un profond malaise : "S’opposer à cela, avec l’aval de la ministre de la Culture, ça veut dire qu’il y aura des recours."
Ce mécontentement ne fait pas que soulever des préoccupations esthétiques, il soulève également des questions sur l'utilisation des financements publics. Récemment, une pétition lancée par Didier Rykner, directeur de La Tribune de l’Art, pour la conservation des vitraux historiques de Viollet-le-Duc a déjà rassemblé plus de 250 000 signatures.
En réponse aux critiques, l'Élysée a tenté de défendre sa position en déclarant que le projet de nouveaux vitraux n'est pas uniquement la décision d'Emmanuel Macron, mais est "porté conjointement" par le diocèse et la présidence de la République.
Bern a aussi réagi aux déclarations de Rachida Dati concernant la mise en place d'une entrée payante pour Notre-Dame, une idée qu'il avait jugée favorable au départ. "Je considère que toute personne qui veut entrer dans Notre-Dame doit le pouvoir," a-t-il précisé, réaffirmant l'importance d'un accès libre à ce monument emblématique.
Il a également souligné l'inégalité dans la distribution des financements pour la restauration des églises en France. "Je ne trouve pas les 85 premiers euros pour n'importe quelle petite église de campagne, alors qu'elles s’effondrent les unes après les autres. Est-ce normal alors qu'elles sont aussi anciennes que Notre-Dame ?"
Au-delà des vitraux, Bern est engagé dans la restauration du patrimoine français et a initié le loto du patrimoine, qui a permis de rassembler plus de 280 millions d'euros pour aider 950 sites en péril. Alors que les subventions affluent vers Notre-Dame, il plaide pour que les petites églises et autres monuments historiques reçoivent l'attention et les financements qu'ils méritent.