Malgré quelques signes de reprise notables chez Monoprix, le groupe Casino est toujours confronté à des défis majeurs. Avec des ventes en baisse, des cessions d'actifs en cours et des investissements plus lourds que prévu, le distributeur prévoit de dévoiler, le 14 novembre, un plan stratégique visant à rétablir l'équilibre de ses finances.

Un bilan décevant pour le troisième trimestre

Le groupe Casino, récemment acquis en mars 2024, a affiché un chiffre d'affaires de 2,1 milliards d'euros pour le troisième trimestre, représentant une baisse de 1,8 % par rapport à l'année précédente. Bien que cette perte soit moindre par rapport à la baisse de 3,8 % observée précédemment, la situation reste préoccupante. L'Ebitda ajusté (bénéfice avant intérêts et impôts) pour les neuf premiers mois de 2024 s'élève à 403 millions d'euros, en chute significative par rapport aux 530 millions de l'année précédente.

Monoprix semble être une lueur d'espoir, enregistrant une légère hausse de 0,9 % de son chiffre d'affaires. Cependant, Franprix a connu une baisse de 1,2 %, tandis que les enseignes ultra-proximité comme Spar et Petit Casino ont vu leurs ventes plonger de 4,5 %. Le e-commerce, via Cdiscount, n'est pas en reste, affichant une chute de 8,1 %.

Des transformations coûteuses à l'horizon

Philippe Palazzi, le nouveau directeur général depuis mars, insiste sur le fait que la transformation du groupe sera axée sur le modèle de la franchise et la fermeture de magasins non rentables, avec déjà 449 points de vente cédés depuis le début de l'année.

Pour revitaliser ses enseignes clés, Casino a lancé des projets de modernisation ambitieux. Le programme « Oxygène » chez Franprix vise à restructurer les magasins et à réduire le prix de certains produits essentiels, ce qui a déjà entraîné une augmentation des ventes de 54 % après les rénovations. Pour Monoprix, un nouveau concept, nommé « Connivence », est en cours de développement, mettant l'accent sur la réduction des prix et la modernisation des espaces de vente.

Cependant, ces transformations s'avèrent plus coûteuses que prévu. La modernisation des 600 magasins Monoprix pourrait coûter jusqu'à un milliard d'euros, bien au-dessus du budget initial de 300 millions d'euros annoncé par Daniel Kretinsky, l'actionnaire principal. Cette situation soulève des doutes concernant le financement de ces projets ambitieux.

Quelles solutions pour le futur ?

Face à ces investissements colossaux, Casino pourrait envisager de nouvelles cessions d'actifs pour financer ses projets de modernisation. Les enseignes ultra-proximité, qui affichent des résultats décevants, pourraient devenir des cibles pour des ventes futures. Le plan stratégique que Philippe Palazzi présentera le 14 novembre pour l'horizon 2028 devra détailler des mesures concrètes pour redresser les finances du groupe et garantir sa pérennité sur le marché.

D'autres enseignes, y compris des concurrents de Casino, observent de près la situation du groupe, car toute instabilité au sein d'un acteur majeur peut influencer le marché. Comment Casino naviguera-t-il à travers ces enjeux cruciaux ? Restez connectés pour découvrir les prochaines étapes de cette saga fascinante dans le monde du commerce de proximité.