Budget 2025 : Éric Lombard face à la défiance des socialistes, un homme de gauche sous haute surveillance
2025-01-05
Auteur: Pierre
Les ministres de l'Économie, Éric Lombard, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont récemment convoqué les forces politiques à Bercy dans le cadre de la préparation du budget 2025. Ce contexte budgétaire arrive après la chute du gouvernement de Michel Barnier, qui a rencontré des difficultés sur le vote de la loi, en particulier avec l'activation de l'article 49.3 sur la loi de financement de la Sécurité sociale.
Le Parti socialiste (PS) sera reçu à Bercy ce lundi à midi, et les attentes sont élevées vis-à-vis d'Éric Lombard, un banquier d'affaires aux sympathies de gauche. Lombard, qui a déjà fait ses preuves au sein de gouvernements socialistes à la fin des années 80, est perçu par Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, comme un homme de gauche, bien qu'il ait principalement évolué dans le secteur bancaire et de l'assurance.
À 66 ans, Lombard a été à la tête de la Caisse des dépôts et consignations à partir de 2017, et bien qu'il soit ami avec certaines figures du PS, les membres du parti restent méfiants. Ils évoquent les échecs passés de personnalités qui se sont présentées comme de gauche tout en servant un gouvernement tourné vers des politiques jugées antisociales, comme Olivier Dussopt et Élisabeth Borne.
L'opposition du PS à Lombard est claire : ils ne se laisseront pas séduire par sa promesse de dialogue. "Nous ne sommes pas amadouables", affirme un cadre socialiste, soulignant que leur position d'opposition demeure intacte indépendamment de la personnalité à Bercy.
Cependant, un point positif a émergé de cette première rencontre : l'ouverture d'un dialogue sur le budget avant la reprise des débats à l'Assemblée. Les socialistes se rappellent que les ministres précédent de Michel Barnier n'avaient pas pris l'initiative d'inviter le PS à discuter, ce qui pourrait être un signal d'ouverture de la part d'Éric Lombard.
Cette approche, bien qu'appréciée dans l'immédiat, dépendra surtout du contenu du projet de loi de finances qui sera soumis. Les socialistes, unis dans leur critique, avertissent qu'ils voteront une motion de censure si le budget se révèle trop austéritaire. Alors, Lombard réussira-t-il à jouer les équilibristes entre les exigences de l'économie et les attentes du PS ? Seul l'avenir nous le dira.