Quatre ans après le Brexit : l'impact dévastateur sur les échanges commerciaux entre la France et le Royaume-Uni
2024-12-27
Auteur: Michel
Introduction
À l'approche des quatre ans du Brexit, il est désormais indéniable que le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne a généré des conséquences significatives sur les échanges commerciaux, notamment avec la France. Une étude récente du service statistique des douanes françaises, parue ce vendredi, révèle que « les échanges extérieurs ont perdu en intensité entre le Royaume-Uni d'une part, et la France et l'UE d'autre part ».
Chutes des échanges
En effet, le nombre d'entreprises effectuant des importations ou des exportations entre ces deux nations a dramatiquement chuté. Sur la période de 2018 à 2023, les importations en provenance du Royaume-Uni ont plongé de plus d'un tiers (-34 %), alors que les exportations vers le Royaume-Uni ont baissé de 6 % pour les entreprises autres que les petits exportateurs. À l'échelle de l'UE, la part de cette dernière dans le commerce extérieurs du Royaume-Uni a également diminué, tant pour les importations (-12 points) que pour les exportations (-5 points).
Réorientation des échanges du Royaume-Uni
Pour compenser cette baisse, le Royaume-Uni semble avoir réorienté ses échanges vers des pays non membres de l'UE, notamment la Chine, qui est devenue un acteur clé pour Londres avec une augmentation de sa part dans les importations britanniques de 3 points. Les importations britanniques en équipements de télécommunications et en matériel informatique, par exemple, ont diminué en provenance de l'UE, tandis qu'elles ont prospéré avec la Chine. En outre, la part des États-Unis a également augmenté de 3 points depuis 2018, surtout en raison de la crise énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine, entraînant une hausse majeure des importations d'hydrocarbures.
Impact sur le commerce européen
Du côté européen, la tendance est similaire : la part du Royaume-Uni a chuté dans les importations de l'UE, passant de 4 % à 2,8 %, ainsi que pour les exportations, de 6,3 % à 5 %. Malgré ce déclin, le Royaume-Uni conserve sa place de deuxième client extracommunautaire de l'UE, juste derrière les États-Unis, et demeure son troisième fournisseur, devancé par la Chine et les États-Unis.
L'exception française
Cependant, la France se distingue par une « exception notable » selon les auteurs de l'étude. Si la part du Royaume-Uni dans les exportations françaises a diminué, elle est restée stable pour les importations à 3,7 %. Cette situation est un effet direct du Brexit : avec l'introduction de nouvelles formalités douanières, certaines entreprises britanniques ont commencé à déclarer leurs importations en France avant de les expédier vers d'autres pays européens, faisant de la France une « zone de quasi-transit » visible dans les statistiques douanières.
Séquelles sur le solde commercial
Cette évolution a été la raison principale de la dégradation du solde commercial entre la France et le Royaume-Uni, qui a réduit de 2,5 milliards d'euros de 2018 à 2023. Parmi cette somme, 2,3 milliards d'euros proviennent des flux de quasi-transit. Malgré cette apparente dégradation, la France a maintenu un excédent commercial vis-à-vis du Royaume-Uni de 9,6 milliards d'euros en 2023, un chiffre qui demeure le plus élevé pour la France.
Conclusion
Ainsi, quatre ans après le Brexit, il est crucial de surveiller l'évolution de ces chiffres, non seulement pour comprendre l'impact sur l'économie française, mais aussi pour anticiper les futures relations commerciales entre ces deux nations. Les analyses futures pourraient révéler des ajustements encore plus marqués dans le paysage commercial post-Brexit.