Blanche-Neige, figure emblématique des contes de fées, est souvent associée à l'image d'une princesse d'une beauté stupéfiante, d'une reine maléfique et d'une pomme empoisonnée. Mais en février 2024, une découverte archéologique remet en question la nature même de cette légende. Une sépulture récemment exhumée révèle des éléments troublants qui pourraient suggérer que Blanche-Neige n'est pas qu'une simple fiction, mais qu'elle pourrait avoir vraiment existé.

Cette jeune noble allemande, Margaretha von Waldeck, aurait vécu au XVIe siècle et aurait été victime d'un empoisonnement. Elle appartenait à une famille influente qui possédait des mines où de nombreux jeunes travailleurs étaient employés. Le conte pourrait bien n'être qu'une version édulcorée d'une tragédie historique, un crime politique camouflé derrière une fable enfantine.

Margaretha von Waldeck : Une vie de douleur et de sacrifice

Margaretha naît en 1533 dans une Allemagne déchirée par des conflits religieux. Orpheline de mère à seulement quatre ans, elle grandit sous l'autorité d'un père noble et d'une belle-mère qui ne cache pas son mépris envers les enfants issus du premier mariage. Sa beauté et son éducation raffinée lui ouvrent les portes d'un avenir prometteur, mais la pression de la cour et les intrigues politiques viennent assombrir son destin. À seulement 16 ans, elle est envoyée à Bruxelles, où son père espère la marier à un homme puissant pour renforcer son influence.

À Bruxelles, Margaretha attire les regards, notamment celui de Philippe II, héritier du trône d'Espagne. Mais leur liaison est devenue une source d'inquiétude politique. La mort tragique de Margaretha en 1554, à seulement 21 ans, est enveloppée de mystère. A-t-elle été empoisonnée ? Les rumeurs évoquent un complot orchestré par la cour d'Espagne pour éliminer une prétendante indésirable.

La découverte d'une sépulture intrigante

Des fouilles archéologiques menées par Marie Vanhuysse, lors de rénovations à Bruxelles, révèlent des milliers de sépultures liées à un ancien couvent franciscain. L'hypothèse que Margaretha y soit enterrée apparaît intrigante mais incertaine. Le manque de preuves tangibles complique son identification, mais la question demeure : est-il possible que Bruxelles abrite la clé d'une légende mondiale ?

Des éléments du conte basés sur des événements réels

Le conte de Blanche-Neige pourrait contenir des références historiques liées à Margaretha. Le fameux miroir de la reine, qui « dit la vérité », fait écho aux miroirs fabriqués à Lohr, en Bavière, connus pour leur qualité exceptionnelle. Quant aux sept nains, ils trouvent des parallèles inquiétants avec les jeunes mineurs employés dans les mines de la famille de Margaretha, surnommés ainsi à cause des conditions déplorables auxquelles ils étaient soumis.

Le mythe de la pomme empoisonnée, quant à lui, rappelle une retentissante histoire vraie d'un homme ayant utilisé des pommes pour se venger de voleurs dans son verger. Ces échos de l'Histoire révèlent que les contes de fées ne sont pas que des fictions, mais des réminiscences de réalités tragiques.

Une époque de tensions et d'intrigues

Le XVIe siècle est marqué par une forte manipulation des femmes nobles, souvent utilisées comme des pions dans des jeux de pouvoir. Les empoisonnements, subtils et discrets, sont des moyens de se débarrasser d'adversaires sans éveiller immédiatement des soupçons. L'Europe de cette époque devient un champ de bataille où même les festins sont truffés de dangers invisibles.

Un mythe en constante évolution

Alors que le film live-action de Blanche-Neige est prévu pour sortir le 19 mars 2025, il suscite déjà des controverses. Des débats sur les choix artistiques et l'adaptabilité du conte au goût du jour sont en cours. Les transformations de cette légende indiquent à quel point ces récits peuvent évoluer tout en conservant des racines historiques.

Margaretha von Waldeck, quel qu'ait été son destin, représente une facette tragique souvent oubliée des contes de fées. Elle n'a jamais eu la chance de vivre une fin heureuse, mais son histoire demeure ancrée dans l'imaginaire collectif. Le retour de cette légende sur grand écran soulève une question fondamentale : quelle version de l'histoire choisissons-nous de garder en mémoire ?