Alors que le marché du bitcoin connaît une chute en dessous de 85 000 $, Michael Saylor, symbole controversé du monde des cryptomonnaies, répond à la tempête. Sa société, Strategy (anciennement MicroStrategy), a récemment investi une somme colossale de 1,9 milliard de dollars pour acquérir 22 000 BTC. Est-ce un coup de bluff ou une démonstration de force inébranlable ? Dans un contexte instable marqué par les tensions commerciales sous l’administration Trump et l'incertitude économique globale, Saylor reste convaincu que le bitcoin est le Saint Graal des actifs numériques.

Saylor face à la déroute du bitcoin

Les investisseurs montrent des signes d'inquiétude face aux menaces tarifaires imposées par Trump, qui devraient entrer en vigueur le 2 avril. Cependant, Saylor n'hésite pas et augmente ses positions en achetant 22 048 BTC à un prix de 86 969 $ chacun, considérant cette baisse comme une opportunité en or plutôt que comme un danger.

Avec un impressionnant total de 528 000 BTC acquis pour 35,63 milliards de dollars, Strategy détient désormais 2,5 % de l'offre totale de bitcoin, un record historique. Le prix moyen d'achat de Saylor s’élève à 67 458 $, engendrant des plus-values latentes impressionnantes de 7,7 milliards de dollars. Cela révèle une stratégie patiente : Saylor n’est pas un trader qui cherche des gains rapides, mais un investisseur à long terme qui accumule ses actifs avec la rigueur d’un marathonien, ignorant les gains éphémères réalisés par d'autres dans ce secteur volatil.

L’annonce imminente des tarifs douaniers a intensifié les craintes inflationnistes, pesant lourdement sur les actifs jugés risqués. Néanmoins, Saylor semble jouer une partition différente. En achetant avant le 2 avril, il envisage le bitcoin non seulement comme une simple monnaie mais comme une protection contre les politiques monétaires imprévisibles. Sa stratégie audacieuse souligne la supériorité du bitcoin, considéré comme de l’or numérique, face aux crises géopolitiques.

Une taxation incertaine pour l’avenir ? Saylor refuse de céder

Bien que Strategy n’ait pas encore réalisé de gains en liquidités, l’entreprise pourrait être confrontée à un impôt minimum de 15 % sur ses bénéfices, conformément à la loi sur la réduction de l'inflation de 2022. C’est une situation sans précédent pour une entreprise cotée en Bourse, et elle souligne une ironie : cette législation, initialement conçue pour taxer les géants du secteur technologique, touche désormais un pionnier du monde crypto.

Sous l'administration Biden, une réglementation plus stricte vis-à-vis des actifs numériques a été instaurée. Toutefois, les élections de novembre pourraient perturber ce paysage législatif. Si Trump regagne le pouvoir, l’IRS pourrait éventuellement exonérer le bitcoin de cette imposition controversée. Cette perspective pourrait expliquer l’intransigeance de Saylor qui, en dépit des risques fiscaux, parie sur un changement de cap politique.

Ce combat fiscal dépasse le cadre de Strategy. En décidant de ne pas vendre, Saylor transmet un message fort aux régulateurs : le bitcoin n'est pas simplement un actif spéculatif, mais un élément stratégique essentiel. Une véritable plaidoyer pour obtenir une reconnaissance institutionnelle, dans un monde de plus en plus tourné vers les cryptomonnaies.