Benoît Poelvoorde : «Tout ça pour ça : voilà ce que je me dis maintenant que j’ai eu 60 ans»
2024-12-29
Auteur: Jean
Benoît Poelvoorde, un figure emblématique du cinéma belge, est connu pour son humanité et son humour irrésistible qui cachent une fragilité palpable. Cet acteur, reconnu pour son authenticité, revient sur sa carrière en évoquant son rôle dans le film "Un ours dans le Jura" de Franck Dubosc, un polar caustique où il incarne le shérif d'un village pris dans une situation rocambolesque. Le film raconte l’histoire d’un couple désespéré, interprété par Dubosc et Laure Calamy, qui se retrouve à voler deux millions à des inconnus décédés pour éviter un ours.
Lors de l'interview, Poelvoorde a admis avoir été surpris par le ton du film et l’évolution de Dubosc en tant que réalisateur. «Je crois qu’il souhaitait sortir de l'image du bel humoriste et explorer des thèmes plus sombres, ce qu’il fait brillamment ici», a-t-il déclaré.
La chimie entre Poelvoorde et Laure Calamy sur le plateau est indéniable : "Elle est adorable et pleine de vie, on était comme deux enfantins, toujours en train de rire. C’était vraiment un plaisir de tourner avec elle."
Reflectant sur son parcours, Poelvoorde a mentionné à quel point il a souvent ressenti le poids des étiquettes dans cette industrie. "Je pense que les préjugés peuvent être nocifs. Heureusement, j'ai eu des occasions de me diversifier, grâce à des réalisateurs qui ont vu au-delà de mon image de 'Guignol à la télé'."
En parlant de son humour, il a expliqué que cela venait d’un mélange de lectures précoces et d'une culture belge qui valorise le rire : "Nous avons un sens de l’humour qui peut sembler absurde, proche de ce que l'on peut trouver en Angleterre, où les règles sont moins strictes."
Malgré ses succès, Poelvoorde a avoué avoir ses limites, notamment quand il s'agit de rôles trop sérieux ou scientifiques. "Je ne pourrais pas jouer le rôle d’un héros musclé, le public n’y croirait pas", a-t-il reconnu, tout en gardant un sens de l'humour intact.
La réflexion sur ses 60 ans a picoté chez lui une certaine nostalgie, mais aussi une envie de nouveauté. «Tout ça pour ça», a-t-il dit en plaisantant, regrettant parfois de ne pas pouvoir prendre sa retraite et profiter d'une existence plus tranquille comme certains de ses amis. Cependant, dès qu'il est sur un plateau, il se sent vivant et heureux.
Benoît Poelvoorde continue de naviguer dans le monde du cinéma avec sa propre perspective, savourant chaque projet. "C'est vrai que je suis un électron libre, et je chéris cette liberté. Certains de mes camarades de la profession trouvent cela étrange, mais je ne souhaite rien changer à ma façon de voir les choses."
Finalement, le film "Un ours dans le Jura" avec Franck Dubosc et Laure Calamy sortira le 1er janvier, promettant d'être un divertissement tout en finesse et en humour absurde, fidèle à l'esprit de Poelvoorde.