Le marché de l'immobilier semble enfin émerger d'une crise prolongée qui a duré plusieurs années, offrant un aperçu d'une reprise durable. Avec la baisse des taux d'intérêt, une stabilisation des prix et une demande en hausse, l'année 2025 pourrait marquer un tournant décisif.

Après deux années catastrophiques, au cours desquelles les transactions ont chuté de plus de 33 %, le secteur de l'immobilier commence à retrouver des couleurs. Thomas Lefebvre, vice-président data de SeLoger et Meilleurs Agents, décrit ce rebond comme l' « hypothèse la plus probable » et anticipe une augmentation des prix pouvant atteindre 2 % d'ici la fin de 2025, soutenue par un regain de la demande.

Des signes encourageants se sont manifestés vers la fin de 2024. Les statistiques de Century 21 révèlent une hausse de 2,8 % des ventes dans l'ancien sur l’année, avec un bond spectaculaire de 20 % rien que pour le dernier trimestre. Un constat similaire a été fait par Orpi, qui signale une augmentation annuelle des ventes de 12 %, culminant à +25 % en octobre 2024.

Des leviers macroéconomiques en faveur du marché

Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique positive. La baisse continue des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne joue un rôle fondamental. Les taux pour des emprunts sur 20 ans s'établissent désormais autour de 3,4 %, et les prévisions laissent penser qu'ils pourraient encore diminuer dans les prochains mois. De plus, la stabilisation de l'inflation, désormais sous la barre des 2 %, redonne un pouvoir d'achat immobilier aux Français, leur permettant ainsi de s'engager à nouveau sur le marché.

La stabilisation, voire une légère hausse, des prix est également à considérer. Même à Paris, où la chute des prix avait été particulièrement marquée, un processus de stabilisation a été observé, avec une diminution contenue de -0,4 %, rendant le prix moyen à 9 355 euros/m² dans la capitale.

Attention aux risques persistants

Cependant, la route vers la stabilisation complète du marché est semée d'embûches. L'instabilité politique actuelle et les inquiétudes liées aux arbitrages budgétaires continuent d'affecter la confiance des ménages, des banques et des agences immobilières. Les prochaines semaines seront cruciales pour définir la trajectoire à long terme du marché immobilier. Des experts mettent en garde : si les circonstances ne s'améliorent pas, la reprise pourrait rapidement s'épuiser, laissant place à une nouvelle stagnation.