Avortement : 50 ans après la loi Veil, un appel à réhabiliter les femmes injustement condamnées
2025-01-16
Auteur: Louis
Cinquante ans après la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France, des personnalités politiques, artistiques et féministes se sont unies dans une tribune publiée le 16 janvier dans Libération, demandant la réhabilitation des femmes "injustement condamnées" pour avoir avorté avant la promulgation de la loi Veil, adoptée le 17 janvier 1975. Cette loi, pionnière en matière de droits des femmes, a permis à des milliers de femmes de bénéficier d'une interruption de grossesse dans des conditions légales et sécurisées.
Parmi les signataires de cet appel, on retrouve des figures emblématiques telles que l'écrivaine et prix Nobel de littérature Annie Ernaux, la présidente de la Fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert, ainsi que l'actrice Anna Mouglalis. Tous expriment des préoccupations profondes concernant les souffrances vécues par les femmes qui ont dû avorter clandestinement, souvent dans des situations tragiques. "Nous ne pouvons oublier celles qui ont souffert, celles qui sont mortes des suites d'avortement clandestin et plus encore, celles qui ont été condamnées par des lois iniques", déclarent-elles avec émotion.
Le collectif, comprenant également des figures comme la comédienne Laure Calamy, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol et la présidente du Planning familial Sarah Durocher, insiste sur l'importance de "reconnaître que ces femmes ont été condamnées injustement".
La tribune souligne non seulement le besoin de restaurer la dignité de ces femmes, mais également de leur témoigner une reconnaissance historique en les intégrant dans le récit des luttes pour les droits des femmes. "Il est temps de redonner à ces femmes une place digne dans l'histoire et de rappeler à tous que le droit à avorter est un droit fondamental", affirment-elles.
Ce mouvement vient s'inscrire dans un contexte où les droits des femmes continuent d'être menacés dans plusieurs pays, et il offre ainsi une perspective importante sur la lutte pour l'égalité et le respect des choix des femmes. Cette demande de réhabilitation pourrait aussi inciter à réfléchir de manière plus large sur l'impact des lois sur les droits reproductifs à l'échelle mondiale.