Divertissement

Au Louvre : L'énigmatique Cimabue, le peintre qui a bouleversé l'art occidental !

2025-01-22

Auteur: Marie

Le musée du Louvre à Paris accueille dès ce mercredi une exposition fascinante dédiée à Cimabue, un artiste italien (vers 1240-1302) dont l'influence a radicalement transformé la peinture occidentale à la fin du XIIIe siècle, ouvrant la voie au naturalisme. L'absence de détails sur sa vie reste un mystère qui intrigue les experts depuis des siècles.

Intitulée "Revoir Cimabue. Aux origines de la peinture italienne", l'exposition rassemble environ quarante œuvres, parmi lesquelles certaines des rares réalisations de ce peintre visionnaire. On y découvre également de précieux manuscrits enluminés. L'événement est considéré comme une redécouverte majeure pour les amateurs d'art et les historiens, qui y verront une opportunité unique de percer le mystère de cet artiste énigmatique.

Un parcours thématique met en lumière la manière novatrice dont Cimabue a peint entre 1280 et 1290. En tentant de rendre un espace tridimensionnel, il remet en cause les traditions artistiques de son temps, s'affranchissant ainsi des conventions héritées de l'art oriental, en particulier des icônes byzantines. Les œuvres de Cimabue sont présentées en parallèle avec celles de ses prédécesseurs et successeurs, notamment Giotto et Duccio di Buoninsegna, qu'il a inspirés par son savoir-faire narratif. Des prêts d'œuvres en provenance d'Italie renforcent l'importance de cette exposition.

Les deux pièces maîtresses de l'exposition sont deux tableaux qui ont récemment bénéficié d'une restauration méticuleuse, achevée fin 2024. Le premier, intitulé "la Maestà", est une Vierge à l'Enfant d'une monumentalité impressionnante, qui a été rapportée des campagnes napoléoniennes. Souvent qualifiée "d'acte de naissance de la peinture occidentale", cette œuvre se distingue par l'humanisation des figures saintes et la quête illusionniste de Cimabue, notamment dans son approche du trône, vu de biais, qui suggère une profondeur inédite.

La restauration de la Maestà a révélé des détails inattendus, comme des nuances de couleurs éclatantes, notamment des tons de bleu réalisés en lapis-lazuli, ainsi que des fragments de texte en arabe, témoignant de la curiosité intellectuelle de Cimabue envers les cultures orientales.

Le second tableau, "la Dérision du Christ", qui montre un moment de moquerie envers Jésus avant sa flagellation, a été découvert en France en 2019 et désigné Trésor National. Il fait partie d'un diptyque dont le Louvre réunit pour la première fois les trois panneaux connus, les deux autres ayant été prêtés par la National Gallery de Londres et la Frick Collection à New York.

Le commissaire de l'exposition, Thomas Bohl, souligne l'audace de Cimabue, qui représente les personnages de son époque en les habillant avec des vêtements contemporains, tout en répondant aux préoccupations des Franciscains pour une spiritualité plus ancrée dans le quotidien.

Cimabue, alias Cenni di Pepo, demeure une figure mystérieuse qui fascine depuis sept siècles poètes, artistes, collectionneurs, et historiens de l'art. Les informations sur sa biographie sont très rares, et seuls quelques documents d'archives permettent de poser des jalons dans sa carrière. C'est Dante, dans son chef-d'œuvre "la Divine Comédie", qui a contribué à forger le mythe de Cimabue au début du XIVe siècle, en soulignant son importance qui attire encore aujourd'hui l'attention des Médicis et de nombreux passionnés d'art.

Son œuvre a marqué les grands centres religieux de l'Italie, comme Florence, Assise, et Pise, confirmant ainsi la renommée extraordinaire de cet artiste révolutionnaire. L'exposition s'achève avec la présentation du grand tableau "Saint François d'Assise recevant les stigmates" de Giotto, un hommage poignant à l'héritage artistique laissé par Cimabue.