"Attendre un Samuel Paty ou un Dominique Bernard ?" : Une enseignante de Gironde menacée de mort pour la troisième fois
2024-11-14
Auteur: Pierre
Une enseignante du lycée Jean Monnet à Libourne, en Gironde, a reçu des menaces de mort à caractère raciste à trois reprises en moins d'un an. Ce jeudi 14 novembre, des enseignants se sont rassemblés devant le lycée pour témoigner leur soutien à leur collègue et demander davantage de protections pour le corps enseignant et les élèves. Le parquet de Libourne a ouvert une enquête suite à ces incidents inquiétants.
Lors de cette réunion, une professeure d'économie gestion se demandait avec colère : "Est-ce qu'on attend un drame avant d'agir ?" Cette inquiétude grandissante témoigne d'une situation insoutenable, où beaucoup d'enseignants appellent à des mesures plus sérieuses face à ces menaces.
Récemment, une autre professeure de sciences a également reçu une lettre de menace sous sa porte pendant qu'elle était en classe, soulignant ainsi la répétition de ces actes. Pour Edwige Robledillo, l'enseignante menacée, le manque de mesures concrètes pour sécuriser l'établissement est frustrant. "Tant qu’il n’y a pas de sang, il n’y a pas de moyens," déclare-t-elle, faisant écho à la détresse et à la colère ressenties par ses collègues.
Les enseignants réclament des actions immédiates pour améliorer la sécurité, comme une plus grande présence des forces de l’ordre autour de l’établissement et l’accroissement du personnel de surveillance. Edwige Robledillo souligne également que les auteur(e)s des menaces pourraient être des adultes ou des élèves, rappelant que certains élèves déjà identifiés par la direction ont tenu des propos racistes.
Au même moment, les élèves expriment un mélange de peur et d'incompréhension face à cette menace persistante. Une élève a partagé son inquiétude quant au fait qu'un même élèves pourrait être à l'origine des menaces de l'enseignante. Un autre lycéen a mentionné le flou actuel de la situation : "On ne sait pas ce qu'il se passe et pourquoi, nous n’avons été informés de rien."
Jérôme Paillette, directeur académique adjoint, a exprimé sa volonté de garantir un soutien aux élèves et aux enseignants, tout en assurant que la collectivité prend ces menaces très au sérieux. "Nous visons la pleine sécurité pour les élèves et les professeurs", a-t-il déclaré, en précisant que des mesures de sécurité, y compris un dispositif mobile, ont été mises en place dans l’établissement.
Ce type de menaces soulève des questions alarmantes sur la sécurité dans les établissements scolaires en France, où les éducateurs sont supposés travailler dans un environnement sûr. La situation rappelle tragiquement les événements survenus autour du meurtre de Samuel Paty et de l'enseignant Dominique Bernard, poussant la communauté éducative à s'interroger sur l'absence de mesures proactives face à des menaces évidentes. Les professeurs et élèves s'accordent à dire qu'il est temps d'agir avant qu'il ne soit trop tard.