Affaires

Normes CO2 : Le Royaume-Uni ajuste ses objectifs pour sauver son industrie automobile face à Trump

2025-04-08

Auteur: Louis

Dans une décision stratégique, le Royaume-Uni a annoncé un réajustement de ses normes d'émissions de CO2 pour soutenir ses constructeurs automobiles confrontés à la hausse des droits de douane imposés par l'administration Trump sur les véhicules importés. Cette nouvelle mesure vise à maintenir la compétitivité de l'industrie automobile britannique dans un contexte économique tendu.

Le gouvernement britannique a confirmé les modifications de son Zero Emission Vehicle Mandate (ZEV Mandate) le 7 avril 2025 à la Chambre des communes. Ces ajustements se font alors que les États-Unis infligent un tarif de 10 % sur les véhicules importés du Royaume-Uni, tandis que les véhicules européens sont soumis à une taxation plus élevée de 25 %. Le Premier ministre Keir Starmer a déclaré : « Le monde a fondamentalement changé. » La nécessité de conclure un accord commercial avec les États-Unis reste une priorité pour le gouvernement britannique.

Les principales modifications incluent un assouplissement des pénalités financières pour les constructeurs en cas de non-respect des quotas ZEV, bien que les détails spécifiques restent flous. Les amendes précédemment établies, estimées à 15 000 livres sterling par véhicule non conforme, seront ajustées pour tenir compte des circonstances exceptionnelles. De plus, les hybrides rechargeables (PHEV) et hybrides classiques (HEV) continueront à être autorisés jusqu'en 2035, à condition de respecter un niveau minimal de performance électrique.

Les marques produisant moins de 2 500 véhicules par an, comme Aston Martin et Bentley, bénéficieront d'exemptions des contraintes liées au ZEV Mandate. En parallèle, le gouvernement prévoit un plan d'investissement public de 2,3 milliards de livres sterling, visant à renforcer la production nationale et à développer des infrastructures de recharge. Ce montant s'accompagne d'un investissement privé de plus de 6 milliards de livres sterling, principalement dédié à l'installation de bornes de recharge et à l'adaptation des chaînes logistiques.

Heidi Alexander, ministre des Transports, a défendu cette initiative devant le Parlement, soulignant l'importance de protéger l'emploi et les entreprises britanniques dans un environnement commercial perturbé. Les mesures présentées par le gouvernement sont décrites comme temporaires et en accord avec les engagements climatiques du pays.

Parallèlement, ce développement soulève des questions au sein de l'Union européenne. Alors que Bruxelles se prépare à finaliser son propre calendrier d'interdiction des véhicules thermiques neufs prévu pour 2035, plusieurs États membres, dont l'Allemagne et l'Italie, commencent à remettre en question la faisabilité de ces objectifs. Des appels à une plus grande flexibilité réglementaire et à la reconnaissance de technologies alternatives, telles que les carburants synthétiques et l'hydrogène, se font entendre, soulignant un besoin potentiel d'adaptation face aux changements géopolitiques actuels.

L'avenir de l'industrie automobile au Royaume-Uni et en Europe semble plus incertain que jamais, avec des répercussions potentielles sur les normes environnementales à l'échelle mondiale.