Atteintes au secret défense : Ariane Lavrilleux évite un procès retentissant
2025-01-17
Auteur: Louis
Un véritable soulagement. La journaliste Ariane Lavrilleux a réussi à éviter une mise en examen, le vendredi 17 janvier, dans le cadre d'une enquête sur les atteintes au secret défense. Cette affaire concerne le potentiel détournement d'une opération militaire française par l'Égypte pour éliminer des opposants politiques. "J'ai été placée sous le statut de témoin assisté, ce qui reconnaît l'intérêt public de l'enquête révélée par Disclose et 'Complément d'enquête', tout en ne trouvant pas de preuves accablantes à mon encontre", a déclaré Lavrilleux à l'AFP, après un interrogatoire de trois heures. Le parquet de Paris a confirmé cette décision, permettant à la journaliste d'échapper à des poursuites judiciaires tant qu'elle conserve ce statut durant la procédure.
Ariane Lavrilleux, ancienne correspondante en Égypte, a exprimé : "C'est un immense soulagement, car cela fait plusieurs mois que Christophe Bigot (son avocat) et moi-même, aux côtés de Disclose, tentons d'expliquer l'importance de ces révélations qui n'auraient jamais dû être classées secret défense." Elle a également souligné que "la justice a démontré son indépendance, ne s'apparentant pas à un simple outil du ministère de la Défense", qui avait initialement déposé une plainte dans cette affaire.
Cette enquête fait suite à une série d'articles publiés par Disclose depuis 2019, qui mettent en lumière les ventes d'armes françaises à l'étranger. Parmi les révélations les plus inquiétantes figure l'opération "Sirli", une initiative de renseignement française en Égypte, où il est allégué que le pays aurait détourné ces informations pour cibler et éliminer des opposants politiques.
L'Égypte, en tant que destination majeure des équipements militaires français, soulève des questions alarmantes sur l'utilisation de ces matériels à des fins répressives. Mathias Destal, co-fondateur de Disclose, ainsi que Reporters sans frontières, ont exprimé leur soulagement face à cette décision judiciaire, témoignant de l'importance de la liberté de la presse et de la protection des journalistes dans la dénonciation des abus de pouvoir.