Amazon a récemment mis en garde les consommateurs sur la page du Surface Laptop 7, indiquant que cet appareil est « fréquemment retourné ». Cette alerte, destinée aux acheteurs potentiels, souligne un taux de retour nettement supérieur à la moyenne dans sa catégorie, ce qui constitue un revers pour Microsoft. Bien que le Surface Laptop 7 affiche une note moyenne de 4,2 étoiles sur 5 sur Amazon, environ 12% des utilisateurs lui attribuent une note d'une étoile. Les critiques renvoient principalement à des problèmes de compatibilité logicielle et à des performances inconstantes.

Le contexte est préoccupant pour l’adoption des PC Windows fonctionnant sous ARM. Avec seulement 720 000 unités Snapdragon X écoulées depuis leur lancement, ces appareils n'ont représenté qu'une fraction des ventes de PC. Les tests de performance montrent que, bien que les puces Snapdragon X Elite excellent en calcul multicœur, elles peinent lors de tâches quotidiennes comme l'encodage vidéo ou la conversion de documents. De plus, l’autonomie, supposée être leur point fort, n'égale pas toujours celle des MacBook équipés de processeurs Apple, malgré des batteries plus petites.

La dépendance vis-à-vis des applications en version native reste un frein majeur pour l’écosystème. Alors qu'Apple a su créer un environnement uniforme incitant les développeurs à optimiser leurs logiciels, Microsoft exige un effort supplémentaire de la part des développeurs : maintenir simultanément des versions x86 et ARM, rendant la transition plus complexe.

Pour faire face à ces difficultés, Microsoft envisage de modifier sa stratégie. D'ici 2025, la société prévoit de lancer de nouveaux modèles Surface Pro et Surface Laptop équipés de processeurs Intel Lunar Lake, tout en poursuivant la gamme ARM. Ces futurs appareils Intel seront les premiers PC de Microsoft à se voir attribuer la certification Copilot+ PC, autrefois réservée aux machines ARM. Cette décision indique que Microsoft choisit désormais une stratégie de coexistence des architectures, plutôt qu'une transition complète, semblable à ce qu'Apple a réalisé en maintenant le support de ses Mac Intel jusqu'en 2024.

Cette approche pragmatique semble prometteuse à court terme. Elle permet aux utilisateurs de bénéficier de la compatibilité x86, tout en laissant le temps à l’écosystème ARM de se développer. L’avenir de Windows sur ARM dépendra en grande partie de l'engagement des développeurs. L'arrivée imminente de puces Snapdragon X à des prix plus abordables pourrait populariser ces machines et offrir un marché plus attrayant pour les éditeurs de logiciels. Cependant, la question demeure : les consommateurs donneront-ils une seconde chance à cette plateforme malgré les difficultés initiales rencontrées ?

Il est indéniable que le véritable problème se situe principalement au niveau des logiciels, et non du matériel. Comme l'a montré Apple avec Rosetta pour faciliter la transition, Microsoft doit convaincre davantage les développeurs de s'investir dans cette nouvelle architecture. Les experts s'accordent à dire que le succès de Windows sur ARM dépendra d'une évolution significative des applications disponibles, et il reste à voir si les utilisateurs feront confiance à cette nouvelle génération de PC.